é tude de variables biologiques associées à la robustesse du porcelet au sevrage - La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Une étude s’est penchée sur la caractérisation de paramètres biologiques associés à la robustesse1 du porcelet, l’idée étant que leur connaissance permettrait d’adapter les pratiques d’élevage. Pour ce faire, 16 élevages naisseurs-engraisseurs sont sélectionnés et classés en deux groupes selon leurs statuts sérologiques et/ou cliniques vis-à-vis du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin, de la circovirose, de la grippe, de la pleuropneumonie et de l’iléite à Lawsonia intracellularis, tel qu’indiqué dans leur dernier bilan sanitaire : le groupe SAN- (élevages positifs pour au moins deux pathogènes) et le groupe SAN+ (élevages indemnes). Au total, 288 animaux en bonne santé sont inclus dans l’étude à 26 jours (2 jours avant le sevrage), à raison de 18 par élevage, tous mâles entiers issus de portées nucleus piétrain x (landrace x large white). Un prélèvement sanguin est réalisé 2 jours avant et 5 jours après le sevrage, pour évaluer des paramètres en lien avec le métabolisme énergétique et protéique, l’immunité, et le statut antioxydant. Les animaux sont pesés à 22, 33 et 47 jours d’âge, afin de calculer le gain moyen quotidien relatif (GMQR)2 26-47, considéré ici comme un indicateur de la robustesse. Les résultats révèlent un impact du statut sanitaire de l’élevage sur les performances de croissance, avec un GMQR 26-47 plus faible dans le groupe SAN-. Il est aussi noté une association significative avec le statut sanitaire de l’élevage pour 33 variables sanguines sur 62, surtout en lien avec l’immunité. Dans un second temps, les porcelets sont divisés en deux groupes par rapport à la médiane GMQR 26-47 de leur élevage : groupe GMQR+ (supérieur à la médiane) et groupe GMQR- (inférieur). Les résultats montrent que les animaux qui mobilisent moins leurs réserves corporelles ont un meilleur GMQR 26-47, indépendamment du statut sanitaire de l’élevage. Les GMQR+ présentent aussi une plus forte concentration de vitamine A après le sevrage. Ces données ont permis aux auteurs de construire un modèle de prédiction du GMQR 26-47 partiel, classant correctement les animaux dans 68 % des cas. Les variables retenues étant les lymphocytes et monocytes à 26 jours, et les neutrophiles, l’immunoglobuline M, la vitamine A, les acides gras libres (AGL) et la créatinine à 33 jours. Pour les auteurs, ce modèle doit être affiné à l’aide d’une autre cohorte d’animaux.

1 La robustesse d’un porcelet au sevrage est sa capacité à exprimer des performances de croissance maximales sans connaître de problèmes de santé, quelles que soient les pratiques de sevrage et le contexte sanitaire de l’élevage.

2 GMQ 26-47 divisé par le poids vif à 26 jours.

3 Les vitamines A et E sont des molécules antioxydantes.

Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées de la recherche porcine, les 6 et 7 février 2018.