DÉCRYPTAGE
Auteur(s) : TANIT HALFON
Au travers de programmes d’élevage, de recherche, mais aussi d’actions de sensibilisation auprès des visiteurs, les parcs zoologiques participent à la conservation des espèces animales, notamment menacées. Ils s’impliquent également dans des programmes de conservation sur le terrain, en apportant, entre autres, un soutien financier aux acteurs locaux.
En 1662, Louis xiv ordonnait la construction de la ménagerie de Versailles1, afin de pouvoir y admirer animaux exotiques et rares. Reflet de la grandeur de la Couronne, les ménageries, dont les premières traces en Europe remontent à la Rome antique, évolueront progressivement vers des lieux de distraction et d’instruction pour le grand public. Dans les années 1940, le rôle des zoos dans la protection des espèces est évoqué, mais repose encore sur des captures d’animaux dans leur milieu naturel2. Ce ne sera qu’à partir des années 1970 que se formaliseront et se développeront véritablement les missions des zoos dans la conservation des espèces. En 1972, à Jersey, le discours d’ouverture de la première conférence mondiale sur l’élevage en captivité des espèces menacées souligne que celui-ci ne doit être qu’une étape avant la «
réintégration dans l’habitat naturel
», introduisant ainsi le rôle du zoo en tant que centre de conservation. En 1973, une base de données internationale, l’International species information system (Isis), qui liste tous les animaux en captivité, est créée afin de faciliter l’organisation des plans d’élevage menés au sein des zoos. En 1993, la World Association of Zoos and Aquariums (Waza) et l’International Union for Conservation of Nature (IUCN) publient la première stratégie mondiale des zoos pour la conservation, qui sera actualisée3 en 2004. En 1999, la première directive européenne sur les zoos est présentée et sera transposée en France par l’arrêté4 du 25 mars 2004. Y sont notamment détaillées les obligations en matière d’actions de conservation de la diversité biologique. En 2002, face aux difficultés croissantes des programmes de conservation in situ (dans le milieu naturel), l’IUCN propose un guide de recommandations4 pour la conservation ex situ (hors du milieu naturel). Aujourd’hui, dans un contexte de perte massive de la biodiversité faisant craindre une sixième extinction de masse, les zoos apparaissent comme des acteurs indispensables pour la conservation des espèces et, plus globalement, de la biodiversité.
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Autres sources : Muséum national d’histoire naturelle (bit.ly/2GNs8ji).
Merci à Cyril Hue, vétérinaire au Zoo de La Flèche, et à Cécile Erny, directrice de l’Association française des parcs zoologiques (AFDPZ), pour leur aide.
QUELQUES DÉFINITIONS