Recherche de biomarqueurs salivaires chez la cochette prépubertaire - La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Face aux impacts environnementaux des traitements hormonaux employés pour synchroniser les œstrus des cochettes de renouvellement, des scientifiques se sont penchés sur des alternatives possibles. Ils ont ainsi cherché à identifier des biomarqueurs salivaires de la prépuberté. En effet, lors de cette phase, une exposition au verrat peut déclencher la première ovulation (effet mâle). La caractérisation de biomarqueurs permettrait donc de choisir les femelles qui auraient de meilleures chances de répondre à l’effet mâle. Une précédente expérimentation avait permis de mettre en évidence des variations significatives de la concentration salivaire de deux hormones stéroïdes, le 17 β-œstradiol (E2) et la déhydroépiandrostérone (DHEA), lors de la phase d’entrée en prépuberté. Dans cette étude, l’objectif des chercheurs est de voir si E2 et DHEA peuvent être des biomarqueurs potentiels de la période de réceptivité à l’effet mâle, mais aussi de vérifier que l’introduction d’un mâle induit la puberté. Pour ce faire, deux groupes de 15 cochettes sont constitués. Dès 140 jours d’âge, des échantillons de salive sont prélevés deux fois par semaine. À 160 jours, un groupe est exposé à un verrat deux fois par jour (groupe V) pendant 5 minutes et confonté à un test d’immobilisation1, l’autre groupe n’étant soumis qu’au seul test d’immobilisation (groupe T). À 180 jours, les animaux sont sacrifiés pour confirmer la puberté via un examen des ovaires et de l’utérus. Au final, 3 cochettes sont exclues de l’analyse, dont 2 du groupe V. Parmi les animaux de ce groupe, 6 cochettes étaient déjà en chaleur à 160 jours2, 5 l’ont été 3 à 6 jours après l’exposition au verrat (71 %), et 2 sont restées immatures. Dans le groupe T, 1 était en chaleur à 160 jours2, 3 l’ont été entre 161 et 166 jours (23 %), et 10 sont restées immatures. Pour le dosage des stéroïdes, aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les cochettes réceptives (5) et non réceptives (2) du groupe V. Si ces résultats confirment l’intérêt du mâle pour synchroniser les cycles des cochettes, ils ne permettent pas d’identifier des biomarqueurs salivaires de la prépuberté. Pour les auteurs, il est nécessaire de poursuivre les recherches sur un plus grand nombre d’individus.

1 Ce test a pour but de détecter les chaleurs.

2 Animaux exclus de l’analyse.

Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées de la recherche porcine, les 6 et 7 février 2018.