ÉPIDÉMIE
PRATIQUE MIXTE
Formation
De nouveaux foyers d’herpèsviroses de types 1 (HVE-1) et 4 (HVE-4) ont été confirmés, explique un récent communiqué du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe). « Même si le nombre de foyers confirmés peut paraître en augmentation, il est très probable que cela résulte d’une augmentation des suspicions en lien avec une vigilance accrue de l’ensemble des acteurs sur le terrain. » La proportion de foyers confirmés est supérieure aux années précédentes. Au 24 mai ont été comptabilisés :
- nombre de foyers de HVE-1 : 32 depuis le 15 mars,
- nombre de foyers de HVE-4 : 40 depuis le 15 mars.
Les organisateurs qui maintiennent leur concours appliquent des mesures sanitaires qui peuvent être différentes d’un concours à l’autre, en fonction de la localisation géographique, du site du rassemblement, de l’organisation générale et de l’origine des participants également.
Les garanties demandées vis-à-vis des herpèsviroses pour les équidés engagés sont principalement :
- un certificat vétérinaire de bonne santé pour les chevaux participants ;
- un résultat négatif HVE-1/HVE-4 sur écouvillon nasopharyngé, datant de moins de 8 jours, en particulier pour les rassemblements étrangers.
Dans tous les cas, les mesures de prévention renforcées, qui peuvent paraître lourdes dans leur mise en œuvre, visent à limiter la propagation du virus lors de ces rassemblements et ne sont efficaces que si elles sont respectées par tous. À noter que, sur l’ensemble des chevaux dépistés ces deux dernières semaines dans le cadre de concours, très peu ont obtenu un résultat positif (à la connaissance de la cellule de crise, trois positifs sur plusieurs dizaines de chevaux dépistés).
Des mesures préventives peuvent également être mises en place durant le déroulement du rassemblement (bonnes pratiques sanitaires visant à diminuer les contacts directs ou indirects entre les chevaux).
La vaccination contre les herpèsviroses agit principalement en réduisant l’infection de l’animal par les HEV-1 et HEV-4. Elle permet de limiter les symptômes de la maladie et l’excrétion du virus. Elle reste, de fait, une mesure de prévention efficace. Cependant, dans cette situation d’épizootie, elle ne peut être mise en place que sur des chevaux :
- déjà vaccinés (rappel vaccinal), en bonne santé, dont le rappel remonte à plus de 6 mois et n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects.
- non vaccinés et non exposés (n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects) ; cependant, la vaccination n’aura un effet protecteur qu’après la seconde injection de vaccin (soit 4 à 6 semaines après la première injection).
Pour les chevaux exposés : la vaccination est déconseillée, car inutile à ce stade de la maladie, ne pouvant prévenir l’infection qui a déjà eu lieu. En effet, les chevaux exposés doivent être considérés comme potentiellement infectés et en phase d’incubation. Sur le terrain, les commandes de vaccins étant très largement supérieures à celles des années précédentes sur la même période, les doses tendent à manquer. Un réapprovisionnement est effectif sur les prochaines semaines, mais les stocks pourraient être assez rapidement épuisés si les fortes demandes continuent. La cellule de crise maintient son conseil général de recours à la vaccination, mais incite à privilégier les rappels vaccinaux et les primovaccinations chez les chevaux non exposés des zones à risque.
Les recommandations de la cellule de crise sont les suivantes :
- suspendre ou reporter les rassemblements dans des sites ayant hébergé récemment des chevaux suspects (présence d’animaux malades non confirmés par analyse) ou confirmés ;
- ne pas prendre part à des rassemblements si les chevaux ont participé à des concours dans des effectifs avec foyers confirmés ou avec présence de chevaux malades en attente de confirmation. Cette mesure vaut aussi lorsque différents troubles sont repérés chez des chevaux présents dans la structure : symptômes respiratoires, avortements, troubles neurologiques, hyperthermie ;
- surveiller attentivement la santé des chevaux exposés ;
- en cas de déclenchement de symptômes pendant la durée d’un rassemblement, il est demandé instamment au détenteur de l’animal de se faire connaître auprès de l’organisateur et du vétérinaire en charge du suivi de la manifestation, afin que la situation soit analysée et que les mesures adaptées puissent être mises en œuvre dans les meilleurs délais.
Par ailleurs, l’introduction ou le retour de chevaux dans un effectif (dans le cadre de la reproduction ou de rassemblements équestres) doit s’accompagner de mesures de précaution strictes.
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Source : Respe.