CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Les propriétaires ont une perception tardive du vieillissement du cheval ; elle survient en moyenne à 23 ans, et ils distinguent difficilement ce qui relève de signes de vieillesse normaux, de ce qui est pathologique.
Les coliques sont la première cause d’hospitalisation ou d’admission en clinique vétérinaire des chevaux âgés et font partie des principales affections rencontrées. Les origines sont semblables à celles du jeune cheval, sauf pour le lipome pédiculé (plus fréquent). En outre, les chevaux seniors présentent davantage de surcharge du colon replié, dont le pronostic est plus mauvais que sur un sujet plus jeune. La hernie épiploïque est aussi plus fréquente, car le foramen épiploïque s’élargit avec l’âge.
La perte de poids est souvent la préoccupation majeure pour le propriétaire. C’est aussi un défi diagnostique, car les causes sont nombreuses. Le praticien devra effectuer un recueil précis des commémoratifs, évaluer la durée, la vitesse de l’amaigrissement et suivre le bol alimentaire de l’animal.
La première question à se poser est déjà de savoir si l’on est bien certain d’être face à un animal maigre. Si oui, est ce que le cheval est nourri correctement ? L’animal a-t-il des difficultés locomotrices ? Est-ce qu’il présente un intérêt pour l’aliment ? Si le cheval s’intéresse à la nourriture, il convient de vérifier s’il n’a pas de troubles dentaires, buccaux, de prévoir éventuellement une endoscopie pour observer le début du tractus digestif. Y a-t-il absorption des nutriments ? Ou consommation exagérée ? Plusieurs hypothèses diagnostiques sont à envisager : néoplasmes, infection, douleur, emphysème. Les examens complémentaires peuvent être utiles : bilan sanguin, coprologie, biopsie rectale. Un désordre métabolique est-il constaté ?
Une étude dans une clinique aux États-Unis a montré que les troubles locomoteurs étaient la deuxième cause de consultation. La difficulté de leur évaluation est de distinguer ce qui est lié à l’âge de ce qui est pathologique. Avec les années, une diminution du volume musculaire et la perte des fibres musculaires à contraction rapide sont observés. Il convient d’éviter le repos prolongé du cheval et de privilégier les exercices courts, répétés et d’une intensité plus faible.
L’examen orthopédique est le même que pour un cheval adulte, mais les affections chroniques sont souvent moins expressives.
En outre, les chevaux âgés présentent généralement de multiples pathologies qu’il est nécessaire de hiérarchiser en ciblant l’affection qui a le plus d’impact pour le cheval. Enfin, il convient de pas négliger la ferrure chez les chevaux âgés.
Le syndrome métabolique équin et la maladie de Cushing soulèvent parfois des difficultés diagnostiques. Les deux peuvent se traduire par des fourbures. Le diagnostic différentiel s’appuie sur l’examen de l’animal, mais aussi le recours à des dosages sanguins (adrénocorticotrophine, ACTH), voire un test de tolérance au glucose.
Le traitement de l’obésité est hygiénique, avec la limitation à un apport de foin et à un complément en minéraux et vitamines. Attention aux régimes trop violents, qui peuvent se traduire par des hyperlipémies chez les poneys.
Chez le cheval âgé, il est possible d’observer la phase avancée ou terminale de l’asthme. L’appareil respiratoire va progressivement perdre de son efficacité en raison de l’inflammation chronique et du bronchospasme.
Enfin, la gestion des chevaux âgés passe aussi par une adaptation de leur environnement. Ils finissent souvent au pré. Il convient de leur garder une activité sociale avec des congénères, d’être attentif aux risques de dominance. Une étude en Grande-Bretagne montre que, sur 908 chevaux de plus de 15 ans, 94 % sont euthanasiés. S’il y a une situation d’urgence, le vétérinaire ne prend pas la décision à la place du client, mais l’approuve quand elle est choisie.
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