Arthrose : enseignements pratiques d’une étude d’envergure - La Semaine Vétérinaire n° 1767 du 08/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1767 du 08/06/2018

ROYAUME-UNI

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : AURÉLIEN LEOBON 

Le profil type du chien arthrosique est un chien senior mâle castré de grand gabarit en surpoids, selon une étude anglaise.

Une étude1 de grande ampleur sur l’arthrose canine a été menée au Royaume-Uni par l’intermédiaire du programme VetCompass. Cette initiative, qui repose sur le volontariat, permet des études épidémiologiques à partir de données anonymisées provenant d’un millier de structures de première intention installées au Royaume-Uni. Les objectifs étaient d’estimer la prévalence de l’arthrose chez le chien, d’en identifier les facteurs de risque et enfin de prendre la mesure de sa gestion quotidienne.

Rottweiler, bobtail et dogue de Bordeaux en tête

L’étude rétrospective effectuée sur l’année 2013 porte sur 455 557 chiens. La prévalence estimée est de 2,5 %, soit plus de 200 000 chiens atteints par la maladie dans tout le Royaume-Uni (sur une population estimée à 8,5 millions de chiens). Onze races semblent surreprésentées en comparaison aux chiens issus de croisements : le rottweiler (odd ratio [OR] : 3,11), le bobtail (2,81), le dogue de Bordeaux (2,81), le labrador (2,56), le golden retriever (2,42), le berger allemand (2,28), le bull mastiff (1,82), le colley à poils longs (1,77), le braque allemand (1,62), le border collie (1,51) et le springer spaniel (1,25). À l’inverse, plusieurs races de petits gabarits semblent être épargnées, avec des OR significativement réduits (yorkshire, jack russell, shih tzu, lhassa apso, bichon frisé, westie, etc.).

Un risque plus que doublé en cas de surpoids

En lien avec ce qui a été décrit par le passé, les mâles sont 1,2 fois plus sujets à l’arthrose que les femelles, et les animaux stérilisés sont 1,8 fois plus atteints. Le statut reproducteur doit être corrélé avec le fait que les animaux stérilisés ont une tendance accrue à l’embonpoint. L’étude met en évidence que les sujets présentant un poids supérieur à la moyenne de ceux de leur race ont 2,3 fois plus de risques de souffrir d’arthrose. Il convient néanmoins de prendre en considération que ces animaux arthrosiques, en lien avec un état algique, sont moins actifs et donc plus prônes à être en surpoids. L’objectif des traitements mis en place vise à casser ce cercle vicieux. Quand on s’intéresse à ceux-ci, 75,7 % des animaux reçoivent un traitement antalgique (97 % des cas sont sous anti-inflammatoires non stéroïdiens). La nécessité d’une perte de poids n’est évoquée que dans 28 % des cas seulement.

1 Anderson K. L., O’Neill D. G., Brodbelt D. C. et coll. Prevalence, duration and risk factors for appendicular osteoarthritis in a UK dog population under primary veterinary care. Sci. Rep. 2018;8(1):5641.