MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
ACTU
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
Après le glucose injectable, le chlorure de sodium passe sur prescription vétérinaire. Une décision difficile à expliquer au regard de son usage en médecine vétérinaire.
S’il y a une nouveauté qui ne ravit pas le praticien, c’est bien le classement du chlorure de sodium sur la liste I des substances vénéneuses. Après le glucose injectable, c’est donc au tour du chlorure de sodium d’être soumis à une prescription vétérinaire obligatoire. Le praticien est désormais tenu de rédiger une ordonnance même lorsqu’il utilise lui même le produit. Ce classement ne concerne heureusement pas les médicaments qui contiennent du chlorure de sodium comme excipient. Avec ce classement, faudrait-il estimer que le NaCl est une substance dangereuse ? Au sens de l’article L. 5132-6 du Code de la santé publique, il semblerait que ce soit le cas. Cette disposition stipule en effet que les substances inscrites sur la liste I présentent les risques les plus élevés pour la santé. Pourtant en pratique, il ne s’agit pas d’un produit dangereux.
Pour comprendre ce classement, il est nécessaire de s’intéresser aux motivations de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Pour Hervé Pouliquen, professeur de pharmacie et toxicologie à l’Ecole vétérinaire de Nantes (Oniris), cette obligation découle d’abord d’une décision qui concerne la médecine humaine. «
Selon moi, l’ANSM a, semble-t-il, demandé cette inscription car en médecine humaine, toute administration par voie parentérale doit être soumise à prescription médicale obligatoire. Elle considère en effet que tout médicament injectable, quelles que soient les substances actives, devrait être classé en liste I afin qu’il ne puisse pas être délivré sans prescription. Ce classement est possible même pour les substances qui ne sont pas dangereuses tel le chlorure de sodium. En médecine humaine, il semblerait que ce soit la façon la plus simple de placer un médicament sur prescription obligatoire. » Cette décision est justifiée dans la mesure où, sauf exception, en médecine humaine, l’administration parentérale de tout médicament doit être soumise à prescription médicale obligatoire préalable, conformément aux dispositions de l’article 71 de la directive 2001/83/CE modifiée" confirme L'ANSM
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LES SOLUTÉS CONCERNÉS