La profession démystifie le lien entre autisme et vaccination chez le chien - La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018

ROYAUME-UNI

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA 

La British Veterinary Association a récemment justifié l’utilité de la vaccination et rappelé son innocuité, en réponse à une émission télévisée préparant un sujet sur ses effets secondaires.

La British Veterinary Association (BVA) a réagi, il y a quelques semaines, sur Twitter à la publication de l’appel à témoin sur ce même réseau social de l’émission de télévision Good Morning Britain. Elle recherchait des propriétaires qui n’ont pas vacciné leurs animaux de compagnie par crainte d’effets secondaires, ainsi que des personnes ayant procédé à la vaccination, mais qui pensent que leur chien a développé un autisme consécutif au vaccin. Cet appel a été critiqué par de nombreux propriétaires comme relayant des conspirations antivaccin sans fondement. Mais cela a aussi soulevé des interrogations chez certains, ce qui a conduit l’association à réagir. « Il n’existe actuellement aucune preuve scientifique fiable de l’existence d’une forme d’autisme chez les chiens, ni d’un quelconque lien entre les vaccinations et l’autisme. Les effets secondaires potentiels des vaccins sont rares et contrebalancés par les avantages de la protection contre les maladies », indique son communiqué. « Les vaccins sauvent des vies et sont un outil important pour garder nos animaux en bonne santé. Bien que nous accueillions favorablement une plateforme de discussions concernant la vaccination pour les propriétaires d’animaux, nous sommes préoccupés par l’impact négatif d’une telle émission sur la santé des animaux domestiques, qui est alarmante pour les propriétaires si elle n’offre pas une caution vétérinaire ou scientifique qui permet d’offrir un point de vue équilibré sur la question », a ajouté Gudrun Ravetz, vice-présidente de l’association, sur le site de la BVA.

Une défiance venue des États-Unis ?

La BVA a également suggéré que cette inquiétude avait des racines outre-Atlantique. Les États-Unis connaissent une augmentation du nombre de propriétaires d’animaux “antivaccins”. Le lien entre la vaccination et l’autisme a été suggéré par une étude menée en 1998 par le médecin Andrew Wakefield, largement démentie depuis. Elle prétendait établir un lien entre l’autisme et le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et est à l’origine d’un mouvement antivaccination en médecine humaine. Gudrun Ravetz considère que cette tendance pourrait maintenant se développer de façon inquiétante chez les propriétaires d’animaux de compagnie : « Nous savons, avec l’exemple du vaccin ROR et de son lien désormais réfuté avec l’autisme chez les enfants, que l’alarmisme peut conduire à une perte de confiance du public dans la vaccination et provoquer des réactions instinctives pouvant mener à des poussées épidémiques. La maladie de Carré et la parvovirose sont encore létales chez les animaux de compagnie, et la raison pour laquelle nous ne les voyons plus à grande échelle est que la plupart des propriétaires choisissent à raison de vacciner ».