La première unité de soins dédiée à la douleur est lancée - La Semaine Vétérinaire n° 1770 du 29/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1770 du 29/06/2018

BIEN-ÊTRE ANIMAL

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD  

Une unité vétérinaire d’évaluation et de traitement de la douleur vient de voir le jour à Advetia. Créée par ce centre hospitalier vétérinaire et CAP douleur, elle est vouée à accueillir les animaux atteints de douleurs chroniques et à être un lieu de formation et de recherche clinique.

Créer des unités vétérinaires d’évaluation et de traitement de la douleur (UVETD), à l’image de ce qui existe en humaine, est un projet qui tenait à cœur à notre confrère Thierry Poitte depuis le lancement du réseau CAP douleur il y a deux ans. Le souci d’une analgésie optimale est aussi une préoccupation de l’équipe d’Advetia depuis une dizaine d’années, notamment avec la collaboration d’intervenants extérieurs comme celle de Luca Zilberstein, diplômé du collège européen d'anesthésie et analgésie, cofondateur du réseau CAP douleur, qui a depuis peu rejoint le centre hospitalier vétérinaire. L’amitié et les valeurs communes partagées entre Thierry Poitte et les praticiens d’Advetia ont scellé une alliance aboutissant à la création en juin de la première UVETD en France.

Des consultations interdisciplinaires, en lien avec les généralistes

Un cahier des charges exigeant prévaut au fonctionnement de ce type d’unité (encadré), que Thierry Poitte espère parvenir à dupliquer dans d’autres cliniques dans un futur proche. Pour pouvoir accueillir une telle unité, la structure doit ainsi être pluridisciplinaire, pour un regard croisé sur des cas pouvant être complexes et offrir une prise en charge multimodale. « Nous avions déjà l’habitude de travailler en synergie, avant même la création de l’UVETD. Il est fréquent qu’au cours d’une consultation nous fassions appel à un ou plusieurs collègues pour discuter d’un cas à la frontière entre plusieurs disciplines. Désormais, nous pourrons prévoir des consultations collégiales dès la prise de rendez-vous à l’UVETD », témoigne Philippe Hennet, spécialiste en dentisterie à Advetia. Une démarche qui permettra aussi d’approfondir les connaissances. « De nombreuses thématiques sont en effet encore insuffisamment explorées, comme la douleur liée à la dentisterie, à la dermatologie, à la cancérologie, à la neurologie, etc. », souligne Thierry Poitte. Autres exigences, la formation – assurée par CAP douleur – de toute l’équipe à la prise en charge médicale de la douleur, à l’accompagnement du propriétaire et à l’éducation thérapeutique, que l’UVETD se doit aussi de partager par la suite avec les confrères référents. « L’autre élément fondamental au fonctionnement de ces unités est en effet le lien indéfectible et durable entre les spécialistes et les généralistes, qui restent les seuls à adopter une approche globale de l’animal, au plus près du propriétaire », insiste le fondateur de CAP douleur. Enfin, une collaboration avec les centres de traitement de la douleur de la médecine humaine sera développée pour faciliter la recherche clinique translationnelle au bénéfice du patient humain et du patient animal.

CHARTE D’UNE UNITÉ VÉTÉRINAIRE D’ÉVALUATION ET DE TRAITEMENT DE LA DOULEUR (UVETD)