ASSOCIATION DE PROTECTION ANIMALE
ACTU
Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT
Natacha Harry, la présidente de la Société protectrice des animaux, vient d’annoncer qu’elle démissionnerait de ses fonctions le 16 juillet prochain. Cette déclaration fait suite à une crise interne sur fond de tension entre les équipes dirigeantes.
Les crises succèdent aux crises au sein de la Société protectrice des animaux (SPA). Après les problèmes financiers enregistrés au début des années 2000, cette fois, il semblerait que ce soient les relations humaines qui conduisent une nouvelle fois la SPA sur le devant de la scène médiatique. Et peut-être au bord du gouffre. Difficile de voir très clair dans ce dossier où les sensibilités et les analyses s’affrontent, mais à ce stade, une certitude : Natacha Harry, présidente de la SPA depuis 2013, quittera ses fonctions le 16 juillet lors du prochain conseil d’administration. Une décision rendue publique par la voie d’un communiqué, dans lequel elle dit faire ce choix pour protéger l’association « des violentes attaques » dont elle fait l’objet : « Une poignée de personnes mène en effet depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre, qui est de nature à fragiliser la SPA, écrit Natacha Harry. Il est responsable, je crois, que je me mette en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement avec ardeur et conviction depuis juin 2013. La seconde raison est plus personnelle. Je suis lasse de ces attaques ignobles et mensongères et je veux désormais m’en préserver. »
Pour l’heure, Natacha Harry, qui a décliné notre demande d’interview, ne se montre pas plus précise sur la nature des attaques, mais un regard porté sur les récents événements survenus au sein de l’association suffit à en trouver la genèse. Depuis ce printemps, au moins trois membres de la direction générale, dont le directeur général lui-même, ont été ou sont sur le point d’être démis de leurs fonctions. Le journal Le Monde, qui a révélé ces licenciements, évoque « une purge au sein de la direction ». Dans ces mêmes colonnes, l’avocat de la SPA justifie ces sanctions par des « propos grossiers, insultants et scandaleux tenus à l’encontre de la présidente et de salariés ». Nul doute qu’il faudra de longues années de procédures judiciaires pour voir un jour les responsabilités de chacun établies.
En attendant, la fragile SPA est encore une fois malmenée. En 2002, un premier rapport de la Cour des comptes pointait des dérives financières. Un autre reprenait sensiblement les mêmes récriminations en 2009. Pour remédier à ces dysfonctionnements, l’association préférée des Français a été placée sous administration judiciaire jusqu’en juin 2013, date de l’élection de Natacha Harry, journaliste et vétérinaire de formation, à sa présidence. Mais pour les sages de la rue Cambon, les comptes ne sont toujours pas bons. En début d’année dernière, ils constataient un bilan bien peu amène et stigmatisaient de nouveau de «
nombreuses insuffisances
» qui perdurent. Enfin, depuis quelques semaines, la SPA fait l’objet d’un contrôle de l’Agence française anticorruption (AFA), créée fin 2016 et rattachée aux ministères des Finances et de la Justice. Un énième épisode du feuilleton “contrôles” qui, compte tenu des soubresauts incessants enregistrés au sein de l’association, ne sera peut-être pas le dernier…
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LA SPA EN CHIFFRES