Edito
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Les états généraux de l’alimentation (EGA) ont été source de débats ces dernières semaines, stimulant les parlementaires et les sénateurs notamment sur la question de l’alimentation et de la condition animale. Fort de ce constat, notre confrère Loïc Dombreval, président du groupe condition animale à l’Assemblée nationale, a organisé un colloque le 28 juin dans l’hémicycle intitulé : « Améliorer le bien-être des animaux d’élevage par la libération de l’information ».Certes, l’absence de dernière minute de tout représentant du ministère de l’Agriculture à cette journée aura été déplorée… La question est aujourd’hui largement relayée par l’actualité et la pression sociétale. « La considération du bien-être animal est récente », constate Frédéric Lenoir, philosophe et président de l’association Ensemble pour les animaux. Rares étaient autrefois ses défenseurs, tel Montaigne qui avait dénoncé l’arrogance de l’homme qui pense pouvoir tout faire. Le député Olivier Falorni, auteur de plusieurs amendements, a manifesté son insatisfaction à la suite des EGA, dont il dénonce l’hypocrisie. L’instauration de la vidéosurveillance en abattoir, balayée d’un revers de la main, cristallise un fort mécontentement. Alors que le Royaume-Uni a rendu ce dispositif obligatoire depuis le 5 mai. Comme l’a rappelé notre confrère Michel Courat (OABA1) : « Elle est essentielle ». Sur les plans pédagogique et de la formation, Étienne Gangneron (FNSEA2) exprime aussi son regret : « C’est un geste par rapport aux attentes sociétales qui aurait pu être compris ». Autre déception relayée par notre confrère Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA : celle relative à l’abattage sans étourdissement sur lequel la France freine.
Cédric Villani, chargé d’une mission parlementaire sur l’intelligence artificielle, a tenté de tempérer : « On ne gagnera pas à l’affrontement, à un passage trop en force ». Et de souligner que « la transparence est une protection » pour montrer « qu’il n’y a rien à cacher », une démarche qui doit s’instaurer dans la confiance. « Rester serein et constructif et tenter d’atteindre des formes de consensus, l’art de la politique, c’est de rassembler, a complété Loïc Dombreval, qui souhaite que la politique s’oriente davantage « vers le respect de l’animal, de l’environnement, de la planète ». La conclusion de la journée est revenue à Nicolas Hulot, ministre de l’Écologie, qui estime qu’il faut d’abord faire émerger une conscience française sur ces sujets liés à l’animal.
1 Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs.
2 Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
La rédaction de La Semaine Vétérinaire vous souhaite un très bel été et vous donne rendez-vous dès aujourd’hui sur le site Lepointveterinaire.fr pour suivre l’actualité durant la période estivale.