Edito
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
C’est en plein été qu’a éclaté le “distrib’gate”. Alors que le chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens faisait grincer plus d’une plume, l’Autorité de la concurrence dévoilait, le 26 juillet, un scandale mêlant “gros sous” et centrales vétérinaires. Le gendarme de la concurrence a en effet épinglé pour pratiques illicites les principaux acteurs de la distribution en gros de médicaments vétérinaires. En fait, il y a deux affaires dans l’affaire. D’abord, il y a ces “pactes de non-agression” qui ont été conclus entre 2007 et 2009 entre Alcyon et Coveto, d’une part, et Centravet et Coveto, d’autre part. Selon l’autorité “avocate de la concurrence”, ces entreprises se sont abstenues pendant près de trois ans de démarcher leurs clients respectifs. C’est le second volet de l’affaire, qui en fait un scandale. Les faits se sont déroulés entre 2007 et 2010 lors de la crise sanitaire de la fièvre catarrhale ovine. Souvenez-vous. Pour faire face à l’urgence, l’État avait sollicité les centrales vétérinaires pour assurer la distribution de vaccins. Ces dernières se sont ensuite entendues sur les défraiements à facturer à l’Administration. Mais il y a un hic, un gros hic. La facture a été gonflée. Les centrales n’ont pas contesté les faits et la plupart se sont vu infliger des amendes très salées. Une première pour le secteur. Dans son rapport, l’Autorité de la concurrence indique que les livraisons ont démarré dans un flou juridique et sans conditions de défraiement explicitement prévues. Maintenant que les responsabilités ont été démontrées, arrive le temps des interrogations. Première question : comment se fait-il que les discussions, entre l’Administration et la Fédération de la distribution du médicament vétérinaire, sur les coûts logistiques de livraison ne soient intervenues qu’après la mise à disposition des vaccins ? Et aussi, quid des prix facturés aux praticiens sur lesquels les centrales se sont entendues ? L’urgence justifie-t-elle les approximations ? ●
Voir pages 10 et 11 de ce numéro.