ÉPIDÉMIE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE
Les cas de fièvre charbonneuse se sont multipliés depuis le mois de juin dans les pâturages des Hautes-Alpes.
Plus de 50 animaux (bovins, ovins ou équidés) sont morts de fièvre charbonneuse, zoonose due à la bactérie Bacillus anthracis, depuis le mois de juin dans des exploitations des Hautes-Alpes. Il s’agit de la plus importante épidémie animale de fièvre charbonneuse survenue en France depuis près de 20 ans. Après la découverte de six vaches mortes brutalement le 28 juin dernier, la maladie s’est étendue en deux mois à 12 communes proches de Gap (Hautes-Alpes) pour atteindre 17 foyers confirmés et 6 autres suspects, le 22 août 20181.
En France, des foyers sont régulièrement détectés dans certaines régions (0 à 5 par an), car la bactérie peut persister pendant de nombreuses années dans le sol sous forme de spores et être ingérée lors de remontée près de la surface à la faveur de mouvements de terrain ou de conditions climatiques particulières. Les experts de la plateforme d’épidémiosurveillance animale (ESA) supposent donc que ces résurgences multifocales récentes sont certainement dues aux conditions climatiques favorables (été chaud à la suite d’une période de pluies abondantes au printemps), mais elles restent indépendantes les unes des autres.
Dès la première suspicion, les services de l’État2 ont pris des mesures de prévention (vaccination)3. Les élevages concernés ont été traités par antibiothérapie et/ou vaccination de tous les animaux, une interdiction de sortie, un retrait de la consommation humaine de tous les produits susceptibles d’être contaminés et une interdiction de l’utilisation des captages d’eau privés du secteur pour le bétail et les personnes ont aussi été mis en place.
Même si la vigilance de l’ensemble des acteurs a été renforcée, ce bilan doit être considéré à ce stade comme provisoire, indiquent les experts de l’ESA, les lieux impactés étant pour certains d’entre eux des estives. La dynamique n’est pas prévisible, toutefois, il est probable, au vu des conditions météorologiques, que le nombre de nouveaux cas devrait diminuer.
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1 Plateforme ESA : bit.ly/2wh0vMX.
2 Préfecture, direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), agence régionale de santé (ARS).
3 Avis Anses, juillet 2017 : bit.ly/2NovXiT.