TÉLÉMÉDECINE
ACTU
Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD
Ce nouvel outil sera commercialisé dès le mois de septembre : il s’agit d’une visioconsultation à distance, où le vétérinaire lui-même pilote le smartphone de son client. Zoom sur LinkyVet.
Imaginez un client qui filme son animal avec son smartphone. Et, à distance, son vétérinaire derrière son ordinateur qui “prend la main”, en pilotant lui-même les fonctionnalités dudit smartphone. Ce “webvétérinaire” photographie alors ce qu’il désire, en zoomant par exemple sur une plaie. Il peut aussi dessiner sur la vidéo ou une image pour illustrer et expliquer son propos… Il lui est également possible d’associer des commentaires à chaque photo prise. Enfin, à l’issue de chaque visioconsultation, un compte rendu PDF est automatiquement réalisé ainsi qu’un fichier comportant l’ensemble des clichés… Tout ceci forme la visioconsultation vétérinaire LinkyVet. Ce nouvel outil a été créé par une agence web digitale, forte de trois associés 1, dont Olivier Perroy. « Si, sur le terrain, la connexion 3G ne fonctionne pas correctement, précise-t-il, vétérinaire et client peuvent toujours tchater, en s’envoyant à distance textes, photos, vidéos et autres enregistrements sonores. »
Qui sera intéressé par cette invention ? « Nous imaginons un développement 50 % en rurale, 50 % en canine, commente Olivier Perroy. Il y a davantage de vétérinaires canins, avec une appétence généralement plus développée envers les outils connectés. Mais notre outil répond aussi à des besoins de suivi en élevage, et il peut pallier des problèmes de déserts médicaux en milieu rural. »
Comment organiser une telle visioconsultation ? « C’est au vétérinaire qu’il appartiendra de l’initier et de la programmer, vraisemblablement sur un temps oscillant entre cinq et dix minutes (selon les cas médicaux). Par exemple, il pourra ainsi suivre toutes les deux semaines l’évolution d’un traitement de dermatologie, sans faire déplacer le client à la clinique. En matière de rééducation, il pourra aussi voir un animal en train de marcher. Son client pourrait, de son côté, également lui transmettre des images intéres santes : comme son ani mal en pleine crise d’épilepsie, ou en proie à un trouble du comportement dans son environnement familier. »
Outre ces suivis de soins à distance ou de renforcement d’un diagnostic grâce à des images prises in situ, des premiers conseils pourraient être donnés en urgence. Enfin, une consultation tripartite (avec un vétérinaire spécialiste, le vétérinaire “généraliste” et le client) est aussi envisageable.
« Une telle visioconsultation, durant une dizaine de minutes, devrait être facturée une vingtaine d’euros, estime Olivier Perroy. Ou alors ce pourrait être un service en plus offert pour fidéliser les meilleurs clients du vétérinaire. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les praticiens sont de plus en plus sollicités par leurs clients par SMS, e-mail, Skype…Ils subissent ces demandes. LinkyVet va leur permettre de structurer, d’organiser, de maîtriser et de monétiser ce temps de conseil. »
À l’inverse, combien sera facturé LinkyVet à chaque clinique ? Le premier forfait mensuel de “Visio” débute à 65 € HT, et un forfait ne proposant que la solution de “Tchat” devrait être proposé autour d’une quinzaine d’euros. À terme, cet outil pourrait même s’enrichir, en étant relié à des objets connectés (prise de température, écoute du rythme cardiaque à distance, etc.).
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1 Accompagnés depuis l’initiation du projet par trois vétérinaires (Pierre Mathevet, Stéphane Bonaimé et Cédric Commere). Une dizaine de praticiens les ont aussi accompagnés dans leur réflexion.
« LA TÉLÉMÉDECINE N’A PAS POUR VOCATION DE REMPLACER L’ACTE VÉTÉRINAIRE, MAIS À COURT TERME D’EN FAIRE PARTIE »