MIGRANTES

À rebours des vacanciers qui, à la fin de l’été, reprennent la direction du nord, les cigognes blanches s’apprêtent à descendre vers leurs zones d’hivernage d’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Une longue migration (qui les mène parfois jusqu’en Afrique australe), dont on peut mesurer l’ampleur l’automne au détroit de Gibraltar ou dans le Bosphore, les deux principaux goulets d’étranglement que ces oiseaux empruntent par milliers pour franchir la Méditerranée. Si la cigogne a longtemps chez nous été associée à l’Alsace, elle a bien failli y disparaître. En 1974, on ne dénombrait plus que neuf couples sur les 11 recensés dans l’Hexagone. Heureusement, le migrateur transsaharien est désormais l’oiseau le mieux suivi en Europe et, grâce à l’efficacité des programmes de réintroduction et de protection (depuis 1956), on compte aujourd’hui plus de 2 250 couples nicheurs répartis sur notre territoire (la Charente-Maritime accueille maintenant plus de cigognes que le Haut-Rhin et le Bas-Rhin). Passionné et passionnant, Marc Duquet (rédacteur en chef de la revue Ornithos) en propose ici une monographie complète et détaille par pays la dynamique et la répartition des populations (en Europe et dans le monde). Qui a déjà vu ces géantes tournoyer au-dessus des clochers sait combien leur présence transfigure la réalité. C’est le privilège de certains oiseaux d’avoir inspiré nos cultures à travers divers contes et légendes, comme le montre cet autre livre, bien illustré et publié par le même éditeur.

La Cigogne blanche de Marc Duquet, Delachaux et Niestlé, 19,5 x 22,5 cm, 240 pages, 28 €.

Légendes d’oiseaux de Guilhem Lesaffre, Delachaux et Niestlé, 19 x 23,5 cm, 224 pages, 29,90 €.