Mon travail reste une passion. J’ai toujours le même enthousiasme en me levant le matin. Mais nous ne sommes pas aidés. Je constate en effet qu’il n’y a pas assez de vétérinaires et que nous avons une lourde charge de travail. En tant que chef d’entreprise, je dois jongler avec les différentes responsabilités qui en découlent (m’occuper de mes salariés, les 35 heures, les heures supplémentaires, les heures de garde, etc.). Mais je préfère voir le verre à moitié plein. Je note une bonne évolution de notre profession. Le vétérinaire s’adapte. Le métier tel qu’il était il y a quinze ans n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Nous avons beaucoup plus de choix dans le matériel mis à notre disposition. La technologie disponible nous permet de mieux soigner les animaux. Cependant, j’observe une ombre au tableau : les mégastructures. Cette tendance peut faire peur pour l’avenir. Je pense que cela n’est pas très favorable malgré les avantages que ce modèle pourrait avoir. Je crains qu’il ne soit pas adapté aux besoins des clients car le vétérinaire semble moins disponible. Par ailleurs, dans le domaine de la santé animale, je ne suis pas certaine qu’il soit pertinent d’être aussi spécialisé qu’en santé humaine. Je doute que les animaux et les clients attendent cela de leur vétérinaire. •
LE TEMPS ET LE DIALOGUE M’ONT AIDÉ
Globalement, je me sens bien dans mon travail. J’aime l’idée de me sentir utile dans ce que ce je fais. Le rapport à la clientèle a également son importance. Le travail et l’exercice en eux-mêmes me plaisent, malgré quelques points d’amélioration possibles. Mais cela va dans le bon sens. Je constate une prise en compte du relationnel entre le praticien et l’animal, notamment avec les accidents de morsures. J’en ai été moi même victime. Suite à cela, je me suis interrogé sur l’intérêt de poursuivre mon activité. En effet, j’avais l’impression d’être en danger et j’avais perdu mon relationnel avec l’animal. Je le voyais comme une source de danger pour moi et, psychologiquement, ce fût très compliqué. Le temps et le dialogue m’ont aidé à surmonter cette difficulté. Aujourd’hui, je laisse une grande place à la discussion avec le client. Par ailleurs, je constate avec satisfaction que la profession investit beaucoup dans la spécialisation. Je ne suis pas spécialiste, mais j’ai suivi des formations pour pratiquer la dentisterie. Je fais désormais partie d’un réseau de compétences qui me permet d’avoir accès à un nombre de cas plus importants et ainsi d’améliorer ma pratique de la discipline, ce qui est très motivant au quotidien. Avec le temps, j’ai réussi à trouver des facettes de mon métier qui font qu’aujourd’hui je ne me verrai pas l’arrêter. •
J’AI DÛ M’ADAPTER
Je suis contente de mon travail. J’exerce depuis un an et je me sens épanouie dans mon travail. Je n’ai pas de problème de bien-être dans mon travail. Je m’y sens d’ailleurs beaucoup mieux que ce que j’avais imaginé avant d’exercer. Le contact avec les clients ruraux est très bon et c’est vraiment plaisant de travailler avec eux. Le seul bémol que je note est la gestion de la relation client. Nous sommes confrontés à une clientèle qui a du mal à comprendre que nos prestations doivent être payées. Ce n’est toujours pas simple d’expliquer au client certaines choses, surtout lorsqu’il s’agit de mauvais payeurs. J’ai été très tôt confrontée à cette situation, notamment lors de mes gardes. Ce n’est pas évident de se lever à 2 heures du matin et de faire face à un client qui ne veut pas régler la consultation. J’ai dû m’adapter. Finalement, je constate qu’il nous manque certains paramètres avant d’entrer dans la vie active. Comme dans tout métier, tant qu’on n’a pas mis la main à la pâte, on ne se rend pas compte des difficultés vécues au quotidien. •