Comment avez-vous mené votre projet de réorientation professionnelle ? - La Semaine Vétérinaire n° 1777 du 14/09/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1777 du 14/09/2018

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@... VOUS !

Auteur(s) : ALEXANDRA DE NAZELLE 

NE PAS AVOIR PEUR DE SE LANCER


Pendant ma thèse, j’ai été séduit par la virologie et j’ai passé une maîtrise de biologie, virologie, immunologie et recherche clinique, après l’obtention de mon diplôme. J’envisageais alors la voie de la recherche, mais les contraintes économiques et les exigences administratives de l’université en ont décidé autrement. Par la suite, pendant 15 ans, j’ai travaillé en clientèle canine, tout en réalisant en parallèle des petits travaux de recherche en bio-informatique appliquée à l’immunologie. Il y a 2 ans, je me suis questionné sur ce que je voulais vraiment faire, et j’ai décidé de me consacrer à ma première passion : la bio-informatique. Après avoir étudié les possibilités de travail dans ce domaine, je me suis remis à niveau en validant des Mooc1. Puis j’ai pu suivre une formation à CentraleSupélec de 6 mois sur le big data. J’ai également eu la chance de pouvoir m’organiser avec mon associée et épouse pour aménager mon temps de travail dans la clinique. Ce que j’aime dans ce nouveau métier, c’est l’écoute et le partage avec le client. Dans cette reconversion, j’ai dû renoncer à ce que j’avais acquis comme savoir-faire, mais notre formation de vétérinaire est extrêmement polyvalente et nous permet de réaliser l’improbable. Il ne faut pas avoir peur de se lancer.

1 Massive open online course.


FRANÇOIS BAGAÏNI

J’AI PU BÉNÉFICIER DE L’AIDE DE MON ENTREPRISE

Initialement tournée vers la pratique mixte canine et équine, je ne me suis pas épanouie dans mes premières expériences en clinique. J’ai pu trouver la bienveillance que je recherchais en industrie pharmaceutique, où je suis restée pendant neuf ans. Pendant ces années, j’ai évolué et me suis enrichie professionnellement au contact de professionnels de secteurs, comme des consultants en audit, notions pour lesquelles nous ne sommes pas forcément formés pendant le cursus vétérinaire. Après une restructuration de l’entreprise et un bilan de compétences, j’ai réalisé que je voulais retrouver le contact humain de la clientèle dont je m’étais un peu éloignée, mais je ne souhaitais pas être salariée à nouveau. Après avoir présenté mon projet, mon entreprise a accepté de m’aider financièrement via sa branche conseil. Cela fait maintenant presque deux ans que j’ai monté ma clinique canine à Paris. J’aime la liberté de décisions et d’horaires que permet la pratique en clientèle. J’ai décidé de mettre mes valeurs dans mon quotidien et je suis attentive à instaurer ce rapport bienveillant que je recherche en entreprise.

MÉLANIE BEAUBAT-d’ESPOIS

METTRE EN PERSPECTIVE LES RENCONTRES

J’ai fait mes études dans l’idée d’être praticienne en équine. Par ailleurs, j’ai pu exprimer mon intérêt pour le numérique et la communication dans ma thèse sur la communication dans la relation client. Après un internat en équine, mes premières expériences ont été l’occasion de rencontres, notamment une, marquante pour moi, d’un maître de stage en reconversion professionnelle, qui m’a ouvert des horizons. Ces premières années m’ont amené à me questionner sur mon épanouissement professionnel et personnel. Je souhaitais m’engager dans des projets qui auront un impact. Je me suis formée par des Mooc, des formations en ligne, et en côtoyant des proches. La réalité de cette reconversion s’est d’abord faite par une opportunité de travail dans mon entourage personnel, puis par la mise en perspective et la concrétisation de rencontres et d’échanges. J’ai été salariée un an, puis j’ai monté mon entreprise pour être consultante. Il faut savoir sortir de sa zone de confort et accepter de passer par des phases difficiles : après avoir pensé que mes acquis ne me serviraient pas dans un autre métier, j’ai pris conscience d’avoir développé pendant mes années de pratique d’importantes valeurs humaines et compétences en communication numérique.




JUSTINE HENRY