Le syndrome brachycéphale à l’honneur du congrès des chirurgiens européens

Le 27^e congrès du Collège européen de chirurgie vétérinaire (ECVS) s’est déroulé du 5 au 8 juillet à Athènes, en Grèce. Du côté orthopédie, de nombreuses mises à jour ont été faites sur les prothèses totales de hanche, de coude, de tarse (récemment décrites) et ouvrent les discussions sur la faisabilité et la mise au point d’une future prothèse totale d’épaule. Les conférences consacrées à la maladie du compartiment médial du coude se sont intéressées aux dernières avancées concernant l’arthroplastie unicompartimentale du coude (CUE, qui consiste en la pose d’une prothèse) et l’ostéotomie proximale d’abduction de l’ulna (Paul, qui vise à diminuer les contraintes au niveau de la zone), notamment. Les approches minimalement invasives ont également été mises en avant pour les ostéosynthèses et les chirurgies articulaires, ainsi que l’utilisation de la fluoroscopie.

La technique prometteuse de palatoplastie en H

Le syndrome brachycéphale, très étudié ces dernières années, a fait l’objet d’une journée entièrement dédiée. Une nouvelle technique chirurgicale a été présentée : la palatoplastie en H, faisant partie d’un protocole standardisé utilisé sur une grande série de cas au centre hospitalier vétérinaire (CHV) Frégis (Arcueil, Val-de-Marne). La technique associe une palatoplastie étendue et une amygdalectomie bilatérale. Le processus de suture inclut une plastie de la muqueuse pharyngée, afin de mettre en tension les plis ary-épiglottiques et permettre, en combinaison avec l’étape précédente, une désobstruction plus large de la région pharyngée. La rhinoplastie en coin vertical est combinée à une vestibuloplastie, afin d’augmenter le passage de l’air dans les cavités nasales. Cette étude sur 450 cas rapporte de très bons résultats sur le long terme et aucune reprise chirurgicale, avec un suivi moyen des chiens sur plus de 3 ans (sachant que 7 % des cas étaient des reprises d’autres approches). Le traitement chirurgical de la rétroversion épiglottique a aussi fait l’objet d’une présentation et rapporte un taux élevé de complications majeures en postopératoire (43 %), sans technique chirurgicale significativement supérieure à une autre. La plupart des complications rencontrées étant des bronchopneumonies par aspiration et l’échec de l’épiglotopexie.

Un appareil à ultrasons pour la chirurgie hépatique

Le Cavitron^® (ou Dissectron^®, Integra Neurosciences), un matériel issu de la médecine humaine disponible au CHV Frégis, a fait l’objet d’une étude préliminaire menée sur 10 cas cliniques. Alors qu’aujourd’hui la totalité d’un lobe hépatique atteint de formes nodulaires de carcinome est réséquée, l’avantage de cet outil est de permettre, entre autres, la réalisation d’hépatectomies partielles, avec un potentiel prometteur. Des patients présentant des tumeurs dans plusieurs lobes hépatiques, voire tous les lobes, peuvent ainsi être opérés avec une épargne des zones hépatiques saines et une meilleure préservation de la vascularisation. Son principe de fonctionnement, la cavitation, entraîne la destruction des hépatocytes, tout en préservant les éléments vasculaires. Ceux-ci peuvent ainsi être mieux visualisés et traités de façon individuelle. Une étude est en cours sur le suivi à long terme des animaux opérés, afin de préciser le bénéfice oncologique de cette technique et son impact sur la médiane de survie.
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