CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : MARINE NEVEUX ET MARIE-ALICE TROCHET
L’equine gastric ulcer syndrom (Egus) concerne toutes les lésions de l’estomac. Celles-ci sont divisées en fonction de leur zone anatomique : l’equine squamous gastric disease (ESGD), diffère ainsi de l’equine glandular gastric disease (EGGD).
La fréquence des lésions gastriques (muqueuse non glandulaire) est haute chez les chevaux à l’entraînement et en course (80 à 90 %), chez les trotteurs (40 à 80 %), en dressage et en saut d’obstacles (55 à 60 %), ainsi qu’en endurance hors entraînement (48 %).
Depuis qu’on utilise des gastroscopes plus longs (3 mètres minimum), on a aussi des données sur les lésions gastriques de la partie glandulaire : environ 50 % des chevaux de course présentent une atteinte de cette zone, et jusqu’à 65 % chez les chevaux de loisir.
Les ulcères gastriques ont des causes variées et complexes. Il convient de trouver la cause sur chaque cheval pour pallier les récidives. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont irritants pour la partie glandulaire. Les erreurs de nutrition sont aussi importantes dans la genèse des ulcères : trop peu de foin, trop de concentrés, des phases de jeune. Les infections chez les poulains (rotavirus) en sont aussi responsables. Enfin, des situations individuelles peuvent favoriser la maladie : problème de hiérarchie, concurrence, stress, travail.
Les traitements à disposition concernent d’abord les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : oméprazole (disposant d’une autorisation de mise sur le marché [AMM] équine ; Gastrogard® 4 mg/kg/j per os), ésoméprazole (sans AMM), pantaporzole (pas d’AMM) ; les antagonistes des récepteurs H2 qui n’ont pas d’AMM (ranitidine et cimetidine) agissent en réduisant la libération de chlorure d’hydrogène (HCl), mais leur effet est bref ; les suppléments diététiques ; le sucralfate protège la muqueuse, mais l’effet ne dure pas longtemps, les antiacides (hydroxyde de magnésium et carbonate de calcium) neutralisent l’acide gastrique, mais l’efficacité est aussi limitée. Une comparaison de l’efficacité de l’oméprazole avec la ranitidine révèle que cette dernière est beaucoup moins efficace que l’oméprazole. Les études ne sont pas concluantes pour le sucralfate.
L’efficacité de l’oméprazole est très bien connue. Une étude sur 798 chevaux de course de galop recevant de l’oméprazole (de 2 à 4 mg/kg), en comparaison à un groupe de contrôle, montre que les ulcères gastriques sont significativement améliorés avec l’oméprazole. La réduction du pH dans l’estomac est significative et de longue durée. L’oméprazole est aussi un moyen de prévention efficace.
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À RETENIR