L’union fait la force

D’abord marginal et plutôt réservé aux secteurs des filières, le phénomène des regroupements de cliniques en France n’a de cesse de se développer, toutes activités confondues. Une centaine d’organisations de ce type émailleraient ainsi l’Hexagone. Avec des fonctionnements propres à chacune, allant de la mise en commun de matériel, de compétences, de sites, des achats, jusqu’à l’établissement de protocoles standardisés pour certains réseaux ayant évolué en chaînes. Pourquoi un tel engouement ? Les arguments ne manquent pas. Se regrouper serait la solution pour rester financièrement compétitif face aux pharmacies et aux marchands du Net, déléguer les tâches administratives chronophages pour se recentrer sur son cœur d’activité, gagner en compétences par la mutualisation des équipements et des savoir-faire, proposer de nouveaux services à une clientèle exigeante, etc. Le concurrent d’hier devient le partenaire d’aujourd’hui et la qualité de vie professionnelle et personnelle y gagne. Sous cette forme, l’organisation est aussi plus encline à séduire les nouvelles générations. Cette évolution tend également à redistribuer les cartes avec les partenaires de la profession et soulève la question de l’avenir des centrales d’achat, mais aussi du visage de la formation continue de demain, qui se déroule de plus en plus directement au sein de ces réseaux. Si la montée en puissance des regroupements est récente en France, le phénomène est déjà bien ancré dans d’autres pays, en particulier en Europe du Nord. Une nouvelle étape y est déjà en marche, celle du rachat des groupements par des investisseurs extérieurs à la profession, avec pour corollaire un statut libéral en voie de disparition au profit du salariat, avec des protocoles de soins imposés et des objectifs de rentabilité fixés. Le regroupement libérateur s’y serait transformé en miroir aux alouettes. ●

Lire pages 40 à 46 de ce numéro.