SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
Le rapport 2017 du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux a montré une hausse de près de 30 % des notifications. En cause : la fraude au fipronil, ainsi que l’affaire de la viande de poulet en provenance du Brésil et contaminée aux salmonelles.
Comme chaque année, la Commission européenne publie un rapport1 sur l’utilisation du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (Rapid Alert System for Food and Feed ou RASFF ; encadré). Et pour l’année 2017, les compteurs explosent ! Le nombre de notifications initiales émises passe à 3 832, contre 2 930 pour 2016. Dans le détail, 942 alertes, 596 informations de suivi, 706 d’attention et 1 588 de rejet aux frontières ont été échangées au sein du réseau. Elles ont donné lieu à 9 117 notifications de suivi, correspondant à 2,4 notifications de suivi par notification initiale, une moyenne qui grimpe à 6,1 pour les alertes. In fine, le nombre global de notifications enregistrées s’élevait à 12 949 en 2017, contre 10 218 en 2016, soit une hausse de près de 27 % ! Avec environ 800 notifications initiales et de suivi émises, la France se place en sixième usager du système, après l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La très grande majorité des notifications concernait les denrées alimentaires : seuls 6 % sont à relier avec l’alimentation animale.
Ce bond s’explique tout d’abord par la fraude signalée par le Brésil à la Commission européenne. En effet, l’entreprise agroalimentaire BRF, plus grande exportatrice mondiale de volailles, avait falsifié les résultats liés à la présence de salmonelles dans la viande de poulet. Cette découverte a donné lieu à la mise en place de mesures renforcées de contrôle de la viande et préparations à base de poulet, aboutissant à 320 notifications émises principalement par les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni, dont 293 de rejet aux frontières. Ainsi, par rapport à l’année 2016, les notifications de rejet aux frontières (border rejection) pour la viande et les produits à base de poulet ont augmenté de 600 %. À l’échelle de la catégorie “micro-organisme pathogène”, cela correspond à une hausse de 184 %. L’année 2017 a été aussi celle de l’affaire du fipronil. En témoigne le nombre de notifications de suivi spécifiques au fipronil s’élevant à 719, et correspondant à plus de trois fois le plus grand nombre de notifications de suivi jamais enregistré ! Pour les œufs et produits à base d’œufs, si seulement 184 notifications initiales ont été enregistrées, elles représentent près de 350 % d’augmentation par rapport à 2016. Ainsi, le fipronil se hisse-t-il à la seconde place des dangers pour les produits en provenance des États membres du réseau.
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LE RASFF, UN SYSTÈME NUMÉRIQUE D’ÉCHANGE D’INFORMATIONS