BAROMÈTRE DE L’ÉCONOMIE
DOSSIER
Auteur(s) : PAR MARINE NEVEUX
Ce dossier s’appuie sur le baromètre annuel réalisé par La Semaine Vétérinaire , l’annuaire Roy et Ergone, association de vétérinaires entrepreneurs. Suivre l’évolution des structures et les tendances pour la profession est essentiel.
Le moral de la profession est majoritairement bon au regard de la situation en France. 73,7 % des praticiens interrogés se disent “plutôt optimistes” ou “optimistes” (infographie 1). Les chiffres d’affaires (CA) 2018 sont attendus en hausse ou devraient être maintenus dans la majorité des cas, avec la volonté annoncée de développer de nouveaux services. Les 145 praticiens qui ont répondu à notre sondage réalisé en partenariat avec Ergone, association dont la vocation est d’encourager l’esprit d’entreprise vétérinaire, sont, dans l’ensemble, confiants en l’avenir. Les plus pessimistes pointent la lourdeur des charges fiscales et administratives et le manque de temps pour soi. La gestion du personnel ou la difficulté à recruter plombe parfois aussi le moral.
Les CA sont, pour la plupart, maintenus ou en hausse (infographies 2 à 5). Les grandes structures tirent encore mieux leur épingle du jeu que les petites. Et les tranches de CA sont plus élevées pour les structures mixtes. La part du CA du médicament est aussi liée à l’activité (infographie 6 et 7).
Les nouveaux services
28,2 % des praticiens ont mis en place de nouveaux services en 2017, et pour 44 % d’entre eux le bilan de l’action est positif ; il est neutre pour 54,9 %.
Avant fin 2018, 32,6 % comptent intégrer de nouveaux services et 42,4 % ne se sont pas encore décidés. Ils sont moins nombreux en canine à envisager cette évolution (30,5 %).
Les plans de prévention sont régulièrement cités comme nouveautés. Les services bénéficient aussi de l’investissement dans le plateau technique : imagerie scanner, laser, cœlioscopie, échocardiographie, endoscopie, etc.
Des confrères développent également le parage en rurale, la consultation féline spécialisée, la formation pour les référents, l’ostéopathie, des audits biosécurité, le service de vaccination en élevage, le bilan junior et le bilan senior, la consultation en nutrition, l’acupuncture, etc.
Un investissement est envisagé dans le matériel en 2018, majoritairement dans l’amélioration du plateau technique (44,1 %), le réaménagement de la structure (22,4 %), dans un ou plusieurs véhicules (10,5 %) ou même dans une structure neuve (9,1 %). Un tiers des répondants ne le prévoient pas.
Regroupement
Les deux tiers des répondants à l’enquête adhèrent à une structure de regroupement d’achat, un quart y est opposé et environ 9 % ne sait comment s’y prendre (infographie 8).
14,3 % pensent se regrouper avec d’autres structures. Les objectifs sont alors, en général, un transfert du patrimoine professionnel vers du patrimoine privé (33,3 %), un refinancement de l’existant (22,2 %) ou encore le financement d’une croissance externe ou interne.
L’apport de capitaux extérieurs
12 % ont déjà été contactés par des apporteurs de capitaux extérieurs. Les capitaux investis dans les cliniques vétérinaires suscitent majoritairement une opposition pour 31,9 % des sondés, 31,2 % “demandent à voir” et 20,6 % estiment que cela peut être une solution pour la transmission (infographie 9).
La problématique de la transmission se pose à moyen terme pour 44,3 %, à court terme pour 22,1 % et pas du tout pour un tiers des confrères.
Les difficultés de recrutement persistent : 61,7 % des vétérinaires interrogés sont confrontés à cette problématique au sein de leur structure (infographie 10). Elle est plus marquée dans les structures mixtes-rurales, qui rencontrent des difficultés “assez souvent” à 65,6 %. Globalement, 38 % ont pourtant fait évoluer leur processus de recrutement (infographie 11), et même 46,9 % dans les structures mixtes rurales. Ces dernières ont surtout recours aux réseaux sociaux (80,4 %) et à l’accueil de stagiaires (69,6 %).
En outre, 59 % ont mis en place des outils de fidélisation des employés (infographie 12), ce chiffre s’élevant même à 68,8 % dans les structures en pratique mixte-rurale, sans doute désireuses de garder leurs perles rares une fois passée la difficile étape du recrutement. Les actions de fidélisation comprennent en premier lieu (infographie 13) : la formation (64,6 %), l’évolution salariale (51,2 %), l’intéressement (43,9 %). Pour les structures en pratique mixte-rurale, le quatuor de tête se répartit même ainsi : formation (81,8 %), évolution salariale (54,5 %), intéressement (50 %), partage des contraintes professionnelles (40,9 %).
Ce souhait de fidélisation de l’équipe s’exprime aussi à travers plusieurs attentions, comme l’indiquent des confrères : convivialité dans l’équipe, restaurant d’entreprise, “tout gratuit” pour les animaux des membres de l’équipe, chèques-vacances ou cadeaux, participation, mutuelle santé, plan d’épargne entreprise (PEE), plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), calendrier modulable, primes, cadeaux, écoute et empathie, Ticket Restaurant®, convivialité, transparence.
En structure mixte-rurale, les gardes et astreintes sont majoritairement assurées par l’équipe vétérinaire (78,8 %) et seulement pour 3 % via la participation à un service de garde organisé avec plusieurs confrères voisins. Alors qu’en canine 17,2 % les assurent eux-mêmes, 39,8 % les délèguent à une équipe vétérinaire ou à un service organisé, et 36,3 % participent à un service de garde organisé avec plusieurs confrères voisins.
Les confrères sont de plus en plus sensibilisés à Internet. La moitié y voit une opportunité de communication (infographie 14).
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