« Se réapproprier son alimentation » - La Semaine Vétérinaire n° 1780 du 05/10/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1780 du 05/10/2018

ENTRETIEN

ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR TANIT HALFON 

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 a désigné le Conseil national de l’alimentation (CNA) pour mettre en place un débat public sur l’alimentation pendant son mandat 2016-2019. Chloé Abeel, chargée de mission débat public au CNA, nous en explique les tenants et aboutissants.

Pourquoi vouloir un débat public sur l’alimentation ?

L’alimentation est devenue une source d’inquiétude pour le grand public. Cette peur tire notamment son origine de l’éloignement entre le mangeur et la réalité de l’activité de production des aliments. Partant de ce constat, l’idée est de permettre au citoyen de se réapproprier pleinement le sujet. L’organisation d’un débat public permanent sur l’alimentation constitue l’une des réponses qui peut être apportée. De plus, en jouant un rôle de sas de décompression, il pourrait contribuer à rétablir un climat de confiance, mais aussi à identifier les éléments de débat, à repérer ce qui relève de la controverse. Il permettrait ainsi d’éclairer le décideur public.

Comment comptez-vous faire ?

Comme le préconise le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux1, notre objectif est de développer des outils adaptés pour organiser ce débat. à ce stade, nous imaginons par exemple des ateliers en régions, un jury citoyen ou encore une plateforme numérique. Ces outils pourraient être activés ou réactivés au besoin. Un groupe de travail, qui sera très prochainement mis en place, aura pour mission de définir cette boîte à outils d’ici la fin de l’année 2019, incluant la méthodologie à suivre pour choisir une thématique de débat public. Notre ambition est aussi d’aboutir à un débat permanent et en lien direct avec le grand public. Actuellement, ce lien manque et il permettrait de compléter le travail de concertation, indispensable, avec les représentants des consommateurs et les autres représentants des acteurs de la chaîne alimentaire. De plus, le manque d’espaces publics permanents de discussions peut participer à nourrir l’inquiétude autour de l’alimentation.

1 bit.ly/2Cy3kOt : publié en juin 2018, le rapport propose une méthodologie pour construire le débat public. Avec en toile de fond l’idée de permettre au citoyen de mieux se nourrir en tenant compte de ses particularités (« établir une culture commune de l’alimentation, partagée, diverse et évolutive ») et de rétablir la confiance.