Un marché stable en 2017 - La Semaine Vétérinaire n° 1780 du 05/10/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1780 du 05/10/2018

MÉDICAMENT VÉTÉRINAIRE

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Le segment des animaux de rente accuse un recul de part de marché tandis que les antibiotiques poursuivent leur chute.

En 2017, le marché des produits vétérinaires, pet food inclus, a connu une croissance timide avec une augmentation de 0,46 %. Presque deux fois moins que l’année 2016, pour laquelle l’Association interprofessionnelle d’étude du médicament vétérinaire (AIEMV)1 notait une hausse de plus de 2 %. Sur l’année de référence, le marché est estimé à 1 410 millions d’euros. En 2016, l’organisme l’estimait à 1 405 millions d’euros. Les données de l’AIEMV sont issues des ventes de produits commercialisés par les ayants droit adhérents, à savoir les laboratoires et les distributeurs. Sont pris en compte les médicaments vétérinaires (produits soumis à autorisation de mise sur le marché ou AMM) et les produits de santé animale hors AMM (produits d’hygiène, suppléments nutritionnels, aliments pour animaux de compagnie ou pet food, parapharmacie vétérinaire, etc.). Par ailleurs, le marché des ayants droit connaît une légère hausse en 2017 de 0,46 %. Cette tendance se traduit aussi chez les vétérinaires dont le chiffre d’affaires a baissé de 0,48 % entre 2016 et 2017. Une régression plus marquée du côté des pharmaciens dont le marché recule de 1,73 %. à noter que les quatre premiers laboratoires représentent 59,22 % du marché à fin décembre 2017, pet food compris. Quant aux dix premiers laboratoires, ils font 92,73 % du marché des produits de santé animale, pet food compris. Ce qui représente une nette augmentation par rapport à fin décembre 2016.

La baisse continue des antibiotiques

La croissance du marché des produits de santé animale est timide. Mais ce constat varie selon les grandes classes thérapeutiques. Sans surprise, pour les antibiotiques, la baisse continue. Le chiffre d’affaires sur ce segment a connu une baisse de 9,12 % pour ne représenter que 8,59 % des achats des ayants droit en 2017. Cela représente la plus forte baisse constatée entre 2016 et 2017. Dans le contexte de mise en œuvre du plan Ecoantibio, cette tendance corrobore la diminution de l’exposition des animaux aux antibiotiques. Toutefois, il est à rappeler que les données de l’AIEMV portent sur les ventes de produits commercialisés par ses adhérents, notamment aux vétérinaires. L’autre marché qui a connu une baisse sensible est celui des antiparasitaires externes. Ce segment recule de 3,04 %, tandis que celui des antiparasitaires internes note un repli de 1,17 %. Ces données confirment les tendances de 2016, où le marché des antiparasitaires internes avait baissé de 0,30 %, moins qu’en 2015 (- 0,72 %). Sur l’année de référence, la plus forte progression (+ 5,05 %) se trouve du côté des insecticides ou des ectoparasiticides, suivis des endectocides (+ 2,43 %) et des vaccins (+ 2,14 %). Contrairement à l’année précédente, le marché du petfood progresse modérément, + 1,72 % en 2017, contre + 3,58 % en 2016. Sur l’année de référence, ce segment a franchi la barre des 15 % des parts de marché.

Les animaux de rente perdent du terrain

En 2017, l’évolution du marché reste timide selon les espèces considérées. Le segment des animaux de compagnie, hors pet food, croît de 3,43 % contre 6,10 % en 2016. Une progression constante qui lui permet de représenter près de 40 % du marché sur l’année de référence. Une part qui monte à 55 % avec le petfood en 2017.

Le segment des animaux de compagnie talonne donc de près celui des animaux de rente, qui représente 41,25 % de part de marché. Une tendance qui se traduit aussi dans l’étude de l’activité vétérinaire publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)2. Une baisse est en effet constatée chez les animaux de rente (- 4,29 %), plus forte qu’en 2016 (- 2,53 %) et chez les équins (- 0,08 %). La comparaison avec les données de 2015 permet de relativiser cette baisse. La régression y était plus marquée (respectivement - 14,56 % et - 8,84 %). Mais le segment des animaux de rente reste dominé par les ruminants (27,6 %), malgré une baisse de 3,78 % entre 2016 et 2017.

1 L’AIEMV réalise des statistiques et des études sur les ventes de produits commercialisés par les ayants droit adhérents, à savoir les laboratoires et les distributeurs. Elles ne sont donc pas exhaustives. Les quantités commercialisées (dont les produits gratuits) dans le circuit des ayants droit du médicament vétérinaire sont déclarées à l’AIEMV, puis valorisées selon un tarif conventionnel. Les chiffres obtenus ne reflètent pas les chiffres d’affaires réels, mais fournissent une très bonne indication des quantités consommées, des tendances et des évolutions du marché français, DOM-TOM compris. En complément, il s’agit des statistiques d’achats des ayants droit, qui ne présagent pas de la délivrance aux utilisateurs.

2 Voir pages 10 et 11 de ce numéro.