FIÈVRE CATARRHALE OVINE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE
De nouvelles instructions concernant les modalités de surveillance et de notification des cas de suspicion et des foyers de fièvre catarrhale ovine de sérotypes 4 et 8 en France métropolitaine et en Corse viennent d’être publiées par la Direction générale de l’alimentation.
La France continentale, actuellement zone d’enzootie de FCO pour les sérotypes 4 et 8 (FCO-4 et 8), doit rester réactive afin de détecter et d’agir au plus vite en cas d’introduction d’un nouveau sérotype sur le territoire », a indiqué le directeur général de l’alimentation, Patrick Dehaumont, dans une note1 publiée le 3 octobre. Il a ajouté qu’il en était de même pour la Corse, actuellement aussi en zone réglementée pour les sérotypes 1, 2, 4, 8 et 16. En effet, avec les changements climatiques actuels, les aires de dispersion des insectes vecteurs évoluent, ce qui, associé à des mouvements d’animaux importants, a conduit récemment à l’arrivée de nouveaux sérotypes en France continentale (FCO-4 en novembre 2017 en Savoie) et à de nouvelles menaces en Corse (FCO-3 ; encadré). La vigilance doit donc se poursuivre. Pour cela, les mesures de surveillance et de notification des zones de suspicions et de foyers de FCO-4 et 8 prises jusqu’à présent (surveillance clinique et programmée en France continentale, surveillance programmée à l’abattoir et mesures de contrôle par vaccination pour les sérotypes 4 et 1 en Corse) doivent être renforcées via de nouvelles recommandations de la Direction générale de l’alimentation (DGal).
Le rapport insiste tout d’abord sur l’importance de mettre en place une surveillance clinique suffisamment efficace pour détecter rapidement l’éventuelle introduction d’un nouveau sérotype. Pour cela, le vétérinaire devra réaliser des prélèvements sanguins pour tous les animaux suspects, ainsi que des prélèvements de rate sur les cadavres suspects. Il les transmettra ensuite à un laboratoire départemental d’analyse (LDA), qui réalisera une RT-PCR (reverse transcription-polymerase chain reaction) de groupe, ainsi qu’une PCR de typages 4 et 8 en cas de résultat de groupe positif. Il est également rappelé que des sensibilisations régulières de l’ensemble des acteurs, dont les vétérinaires, à l’importance de ces démarches devraient être organisées. Dans le cas particulier des mouvements d’animaux (échanges ou export), des analyses virologiques (PCR de groupe) pré-mouvements, à la charge des éleveurs, seront encore nécessaires en cas de sortie de zone réglementée. Par ailleurs, une surveillance programmée (sérologique) des sérotypes exotiques devrait être mise en place d’ici la fin de l’année 2018 et les zones “saisonnièrement indemnes”, ayant un dispositif de surveillance allégé, ne seront pas mises en place cet hiver. En effet, l’objectif est de maintenir le statut indemne du territoire, tandis qu’en Corse il s’agit de retrouver ce statut en démontrant l’absence de circulation virale. Enfin, pour y contribuer, la surveillance programmée (virologique) en abattoir sera maintenue en Corse et, du fait de la possibilité d’exposition à partir de territoires italiens non indemnes, les mesures de contrôle par vaccination seront toujours en vigueur vis-à-vis des sérotypes 4 et 8.
De nouvelles règles de notification ont aussi été mises en place. Ainsi, les foyers suspectés ou identifiés dans le cadre de la surveillance officielle (clinique ou programmée) devront être signalés à la DGal. Tandis que les suspicions ou les foyers détectés dans le cadre des mouvements ne doivent plus être transmises directement par les directions départementales (de la cohésion sociale) et de la protection des populations à la DGal. Ce sera au travers du système d’information (Sigal) que s’effectuera le suivi de ces résultats, d’où l’importance que chaque laboratoire agréé transmette bien ces données.
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1 Instruction technique DGAL/SDSPA/2018-744 03/10/2018.
FCO-3 : APRÈS LA SICILE, LA SARDAIGNE