Oniris : le ministère répond aux contestations étudiantes - La Semaine Vétérinaire n° 1782 du 19/10/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1782 du 19/10/2018

ÉCOLE

ACTU

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD 

La Direction générale de l’enseignement et de la recherche assure être à l’écoute des étudiants d’Oniris, inquiets des orientations stratégiques de l’école nantaise 1, mais les renvoie à la médiation en cours, qui cherche depuis un an à régler les différents conflits.

La Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) a mis en place des réunions périodiques avec les représentants étudiants élus au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire (CNESERAAV), dont la dernière séance s’est tenue le 11 octobre dernier », rappelle Philippe Vinçon, directeur général de la DGER, dans un courrier adressé le 22 octobre. Et d’ajouter : « Ma porte leur est toujours ouverte. J’invite les représentants étudiants à privilégier ces modalités d’expression, plutôt que de saturer ma messagerie par des centaines de courriels ». Ce sont en effet quelque 800 e-mails de soutien qui ont été dernièrement envoyés au ministère de l’Agriculture par d’actuels étudiants d’Oniris, mais aussi par des anciens de Nantes et même par d’autres élèves d’écoles vétérinaires de France. La démarche vise à appuyer leur “manifeste”, soit un document de 12 pages où les représentants étudiants vétérinaires expliquent pourquoi ils ont « des incertitudes grandissantes concernant le futur de l’enseignement à Oniris », après la mise en place « d’une médiation fêtant, en ce mois d’octobre, un an d’inefficience ».

Mener à bien la médiation

Philippe Vinçon rappelle « son attachement à ce que la médiation soit menée à bien », tout en soulignant qu’elle est « effective, conduite en intégrant également les élus étudiants ». Il les assure que la directrice générale d’Oniris, Dominique Buzoni-Gatel, sera attentive aux autres faits qui lui ont été signalés, et en profite pour lui affirmer son soutien : « Son mandat s’inscrit pleinement dans le cadre d’orientations définies et partagées avec la tutelle et qui doivent permettre à l’établissement de répondre à de nouveaux enjeux tant en termes de formation que de production et de diffusion des connaissances ». L’objectif est aussi de « revenir à des pratiques plus respectueuses des exigences réglementaires ». Et « si l’établissement a fait l’objet de changements dans son organisation et ses orientations, ceux-ci ont été validés en conseil d’administration et sont indispensables pour garantir une formation d’excellence et assurer le développement de l’école ». Le maintien d’un haut niveau de formation est attesté d’ailleurs par le fait que « sous le mandat de Dominique Buzoni-Gatel, l’école vétérinaire a recouvré son accréditation de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV) et est également accréditée par la Commission des titres d’ingénieur (CTI) ».

Mais des questions qui divisent encore

Voilà donc fixée par la DGER la toile de fond des discussions. Cependant, sur le terrain, des divisions profondes demeurent. Derniers exemples en date : alors que la direction propose pour novembre une série de cinq assemblées générales aux étudiants, « promotion par promotion, afin d’avoir un contact privilégié avec chacune d’entre elles », leurs représentants réclament plutôt « une assemblée générale commune, incluant étudiants et l’ensemble du personnel ». Par ailleurs, des sources anonymes sur le terrain disent « réclamer en vain depuis le mois de juin une réunion collective de l’ensemble des 22 enseignants-chercheurs démissionnaires avec la direction, dans le cadre de la médiation ». De son côté, Dominique Buzoni-Gatel affirme « n’avoir jamais refusé de les recevoir, mais n’avoir effectivement encore jamais pu matérialiser cette réunion collective pour des raisons pratiques : vacances, absence d’une des personnes clés du processus jusqu’à début octobre, etc. ». L’avenir dira si cette réunion aura bien lieu ou pas ! Cependant, dans ce conflit qui s’éternise et où tous les protagonistes s’accordent pour déplorer un climat de violence et de défiance réciproques, on peut légitimement aussi se demander ce qu’en pense – et comment va – le reste du personnel d’Oniris ?

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1770 du 29/6/2018, pages 10 à 12.