Savoir déléguer - La Semaine Vétérinaire n° 1784 du 26/10/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1784 du 26/10/2018

Edito

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

La délégation de certains actes aux auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV) n’est pas un phénomène nouveau en médecine vétérinaire. Aujourd’hui, les organisations professionnelles s’interrogent sur les conditions d’une délégation d’actes de soins aux auxiliaires d’échelon 5. Déléguer pour mieux organiser son temps de travail et, pourquoi pas, donner plus d’autonomie aux ASV, tels sont les objectifs visés. Selon l’enquête Vetfuturs lancée en 2017, il s’agit même d’une évolution réglementaire réclamée par les praticiens sur le terrain. Mais dans quelles conditions ? Quid des actes concernés, de la formation et de la rémunération des ASV, ainsi que de la responsabilité de chacun ? Les contours restent encore à préciser. Mais une liste non exhaustive des actes visés a déjà été dévoilée : certains prélèvements à fin d’analyses, de l’assistance à l’anesthésie, certains soins locaux, la désinfection et les pansements, les injections sous-cutanées et intramusculaires, la mise en place de cathéters, etc. Ces tâches devraient être effectuées sous le contrôle du vétérinaire employeur. Est-ce une réelle révolution ? Dans tous les cas, la délégation ne devrait pas être perçue comme une absence de contrôle. Car déléguer signifie être responsable, sinon gare aux conséquences. Déléguer, c’est aussi s’assurer de la bonne implication et de la motivation de la personne à qui l’acte est confié. Déléguer consiste également à réorganiser le temps de travail de chacun au sein de la clinique. Finalement, déléguer ne s’improvise pas ! Le dialogue jouera un rôle clé pour réussir cette aventure. Et si la délégation de certains actes était aussi perçue comme une bouffée d’oxygène pour le praticien ? Et si, pour l’ASV, la délégation constituait une forme de reconnaissance de ses compétences et de son métier ? L’enjeu est de taille. La délégation à la française s’appuiera-t-elle sur le modèle anglais dans lequel les veterinary nurses réclament toujours plus d’autonomie ? Rien n’est moins sûr.●

Voir pages 10 et 11 de ce numéro.