MALADIE DE GUMBORO
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : KARIM ADJOU
Une récente étude a révélé qu’un virus de la maladie de Gumboro de type très virulent a été détecté au printemps 2014 dans des fermes de poules pondeuses en Finlande.
D’avril à août 2014, la présence de la maladie de Gumboro, ou bursite infectieuse (IBD), a été confirmée dans cinq élevages de poules pondeuses dans le sud de la Finlande, selon une étude publiée le 12 septembre dans la revue Avian Pathology 1. La suspicion se basait sur la présence de signes cliniques chez de jeunes animaux de 6,5 à 15 semaines d’âge, à savoir mortalité, apathie, anorexie et diarrhées. Une analyse RT-PCR2 sur échantillons d’organes, réalisée par l’autorité finlandaise de sécurité des aliments, a confirmé la présence du virus de l’IBD. Deux exploitations avaient envoyé des échantillons sanguins, dans lesquels des anticorps ont également été détectés avec des tests Elisa. Un séquençage a mis en évidence que le virus correspondait à une souche très virulente et non réassortie circulant en Europe depuis la fin des années 1980. L’IBD est une maladie virale liée à un Avibirnavirus. à ce jour, deux sérotypes 1 et 2 sont connus, chacun englobant de nombreux sous-types antigéniques, désignés “classiques” ou “variants”. Les symptômes observés avec les types très virulents sont caractérisés par une forte morbidité et une mortalité importante, avec, dans certains cas, un taux de mortalité supérieur à 50 %. Les lésions macroscopiques constatées sont une augmentation de la taille de la bourse (souvent hémorragique), ainsi que des hémorragies spectaculaires dans les muscles et les organes. à noter que seul le sérotype 1 induit la maladie chez les poussins.
Le virus de la very virulent IBD (vvIBD) circule en Finlande depuis 1978, les foyers cliniques étant occasionnels (1978, 1987, 1993). Dans cet épisode de 2014, l’analyse phylogénétique a montré que les souches isolées étaient très similaires à celles détectées en 1993, indiquant qu’un virus très virulent circule dans le pays depuis plus de 20 ans. Malgré l’analyse phylogénétique complète, l’origine définitive des souches virales de 2014, mais aussi de celles des épizooties précédentes (1978, 1987 et 1993) reste incertaine. Néanmoins, des études pointent du doigt le rôle potentiel de la faune sauvage dans la circulation du virus, l’hypothèse d’échanges entre souches des compartiments domestique et sauvage n’étant pas exclu, comme cela est déjà documenté pour d’autres pathogènes (virus de la maladie de Newcastle ou de la bronchite infectieuse aviaire).
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1Tammiranta N., Ek-Kommonen C., Rossow L., Huovilainen A. Circulation of very virulent avian infectious bursal disease virus in Finland. Avian Pathol. 2018;47(5):520-525.
2Reverse transcriptase-polymerase chain reaction.