CONFÉRENCE
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : LAURENT MASSON
Les massages sont indispensables en physiothérapie. Il s’agit non seulement d’un moment d’échauffement avant l’exercice, mais aussi de détente, de mise en confiance de l’animal, ainsi que de récupération après les exercices. Plusieurs effets sont recherchés : diminution des spasmes musculaires, des adhérences, de la fibrose et de la douleur. Les objectifs sont d’accélérer le drainage lymphatique, la résorption des œdèmes (toujours aller vers le cœur), d’augmenter l’apport en nutriment vers les os et les muscles et la flexibilité articulaire. De plus, le massage provoque une libération d’opioïdes endogènes et un effet bien-être par relaxation. En revanche, ils sont contre-indiqués lors d’inflammation aiguë, d’infection (pyodermite, arthrite, abcès, sepsis), de plaies ouvertes, d’hémorragie, de risque d’embolie, d’hyperalgie ou de néoplasie.
Avant de commencer le massage, il convient de mettre en confiance l’animal par des gestes doux et lents. Il est parfois préférable de ne pas faire de massage complet, mais de se limiter à un effleurage. Le rythme diffère selon l’intention : lors d’un massage décontractant, 15 à 20 mouvements par minute sont effectués, en revanche, lors d’un massage stimulant, le rythme passe à 80 mouvements par minute. La durée d’un massage doit être de 15 à 20 minutes.
Différents types de massage sont possibles. Il s’agit de gestes techniques qui doivent être maîtrisés et adaptés à chaque animal en fonction de sa réponse. À la fin du massage décontractant ou décontracturant, il est nécessaire de prévoir un temps de réveil, qui peut aller jusqu’à 5 à 10 minutes. Avant de conseiller des massages superficiels au domicile, le praticien doit impérativement montrer les gestes exacts aux propriétaires et s’assurer que ceux-ci sont capables de les reproduire fidèlement.
L’effleurage, les pressions glissées superficielles ou profondes ont un effet antalgique rapide. De par leur action sur les contractures musculaires, les pressions statiques et le pétrissage auront également une action antalgique. La friction et le palper-rouler sont des massages profonds défibrosants, luttant contre les adhérences musculotendineuses.
-L’effleurage est un massage superficiel, léger, non douloureux. Il est décontractant, relaxant, calmant (mise en confiance), augmente le flux sanguin (donc à proscrire lors d’infection ou de tumeur). Les mouvements sont lents.
- Lors des pressions glissées superficielles avec le plat de la main, le contact est plus profond et franc. Elles sont décontractantes à décontracturantes musculaires et antalgiques.
- Les pressions glissées profondes sont réalisées avec deux doigts ou le pouce sur des zones de tensions, de contracture. Ce massage peut parfois être douloureux. Il convient de savoir mesurer la pression de son acte pour rester dans une action thérapeutique confortable.
- Le pétrissage est un massage profond. Cela consiste à tordre le muscle (muscles du cou ou quadriceps, par exemple) en déplaçant une main d’un côté et l’autre dans le sens inverse, comme pour essorer une serviette mouillée. Le but est de redonner de l’élasticité au muscle, en étant décontracturant et défibrosant, mais possiblement douloureux.
- La pression circulaire est un massage profond et statique, réalisé sur des zones douloureuses de petite taille. Elle permet de casser les adhérences et de relâcher une contracture. À l’aide de deux doigts ou du pouce, de petits cercles sont effectués en augmentant progressivement la pression puis en relâchant, en étant attentif aux signes de douleur de l’animal. Ce geste ne doit pas être effectué lors d’hyperalgie.
- Lors de friction et de palper-rouler, les doigts sont disposés perpendiculairement aux fibres musculaires (action contre le sens de la fibre musculaire). Cela peut provoquer une douleur et des lésions graves.
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