Bayer récompense un projet étudiant en faveur du bien-être animal - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

LABORATOIRE

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Un projet de “mannequin de tête” de bovin, développé par une étudiante vétérinaire d’Oniris, a été primé par le laboratoire de santé animale Bayer. Par ce prix, le laboratoire affirme son engagement vis-à-vis du bien-être animal.

Le 13 novembre, le laboratoire Bayer Santé animale France organisait, dans ses locaux de La Garenne-Colombes, une cérémonie de remise de prix étudiants décernés à des projets visant à améliorer le bien-être des bovins. Avec son idée de “mannequin” bovin, Marie Masselot, étudiante de 5e année en animaux de production à l’école nantaise d’Oniris (Loire-Atlantique), a remporté la mise (encadré). « Je mène ce projet dans le cadre de ma thèse de fin d’études, sous la supervision de l’enseignante Julie Hervé, explique l’étudiante, qui s’est vu attribuer un chèque de 5 000 € pour la réalisation du projet. Le concept est de fabriquer un mannequin de tête et d’encolure d’un bovin, afin de pouvoir s’entraîner à pratiquer l’anesthésie du nerf cornual et le cathétérisme de la veine jugulaire. » Ce projet répondait en tout point aux critères de sélection imposés par le laboratoire, à savoir approche innovante, impact sur le bien-être animal, valeur ajoutée pour l’élevage, pertinence, faisabilité et viabilité économique. Le jury, spécialement constitué pour l’événement, était composé d’un enseignant-chercheur de chaque école, ainsi que d’un salarié de Bayer : François Schelcher pour l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), Raphaël Guatteo pour Oniris (Nantes), Guillaume Belbis pour l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), Luc Mounier pour VetAgro Sup (Lyon) et Christophe Le Sueur pour Bayer France. À noter que cet appel à projet sera probablement renouvelé ces prochaines années.

Le bien-être animal, une priorité pour le laboratoire

Ce prix s’inscrit dans l’initiative récemment organisée par Bayer, Care4Cattle, en faveur du bien-être des bovins. En collaboration avec l’Organisation mondiale des agriculteurs (OMA), Bayer avait ainsi lancé d’avril à juin 2018 un appel à projets visant à « faciliter la mise en place ou la continuité d’une idée ou d’une pratique dans le but d’améliorer le bien-être des vaches laitières et allaitantes dans l’élevage ». Sur les 100 projets reçus, en provenance de 37 pays, trois gagnants1 ont été récompensés, et ont reçu chacun un chèque de 10 000 €. « En France, nous avons souhaité faire une bourse additionnelle pour récompenser des projets d’étudiants vétérinaires », explique Bruno Legrand, responsable marketing chez Bayer. Ces actions sont un exemple parmi d’autres de l’engagement pris par le laboratoire en faveur du bien-être animal, comme l’a expliqué Liska Vehling, directrice France de l’activité Animal Health Bayer. « Nous avons élaboré notre propre charte 2 , valable à l’international, pour le bien-être animal, a-t-elle souligné. Sa mise en application passe par différentes actions du groupe, comme des projets d’éducation des enfants en Amérique latine, ou encore tout récemment le lancement d’une formation pour les salariés de Bayer Europe sur cette question. » Citons, parmi les autres actions entreprises par le laboratoire en faveur du bien-être animal, le soutien financier et logistique de CAP Welfare, un think-tank dédié au bien-être de l’animal de compagnie créé en juin 2018, et émanant directement de CAP douleur, fondé par le vétérinaire Thierry Poitte.

1 Dominique Van der Saag (Australie) : « Solution pratique pour soulager la douleur » ; Mateus Paranhos da Costa (Brésil) : « Améliorer les méthodes de sevrage » ; The Cattle Lameness Academy (Royaume-Uni) : « Mieux détecter les boiteries ».

2 La charte est composée de 10 points. Pour exemple : « promouvoir une utilisation responsable des médicaments vétérinaires » ou « améliorer la gestion de la douleur et du stress ».

UNE TÊTE DE BOVIN POUR AMÉLIORER LA FORMATION

Les objectifs du projet sont triples : mieux prendre en compte le bien-être animal en évitant de réaliser pour la première fois des gestes techniques sur animaux vivants, permettre l’acquisition de compétences pour les étudiants vétérinaires, mais aussi potentiellement participer à la formation des éleveurs. L’étudiante primée explique : « Il est prévu d’organiser deux ateliers d’entraînement, un pour l’anesthésie du nerf cornual et un autre pour le cathétérisme de la veine jugulaire. Pour le premier, nous pensons installer un capteur au niveau de la zone d’anesthésie, qui permettrait l’émission d’un signal sonore ou lumineux en cas de geste réussi. Pour le deuxième, l’idée est de créer un scénario pour mettre l’étudiant en situation quasi réelle. » La fabrication de la tête passera probablement par un système d’impression 3D, via le fab lab de Nantes. Outre la tête, des tutoriels vidéo, spécifiques à chaque atelier, seront mis à disposition des étudiants. L’étudiante pense à se rapprocher des groupements de défense sanitaire de Bretagne et des Pays-de-la-Loire. L’idée : utiliser le mannequin pour former les éleveurs au cathétérisme jugulaire.

Le début de construction du prototype est prévu pour le premier trimestre 2019.