Brexit sans accord : des conséquences pour les propriétaires d’animaux de compagnie - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

ROYAUME-UNI

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA 

En cas de no deal Brexit , les animaux de compagnie devront remplir certaines conditions pour pouvoir voyager dans l’UE.

Au Royaume-Uni, les propriétaires de chiens et de chats sont invités par le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Department for Environment, Food and Rural Affairs ou Defra) à consulter leur vétérinaire dès que possible, s’ils souhaitent emmener leur animal en vacances dans l’Union européenne (UE) après le mois de mars 2019. Dans un communiqué mis en ligne le 6 novembre, le Defra a publié un protocole1 à l’usage des propriétaires pour se préparer à l’éventualité d’un no deal Brexit, dans lequel le RU aurait le statut de pays tiers “non inscrit”. Selon un porte-parole du gouvernement, il s’agit de planifier à l’avance l’éventualité d’un scénario de non-accord, afin de s’assurer qu’un animal de compagnie dispose de la protection et des documents sanitaires adéquats. Le Defra conseille donc de contacter un praticien au moins quatre mois avant un déplacement vers l’UE pour se mettre en conformité avec ses éventuelles nouvelles règles.

Puce, vaccin, titrage des anticorps antirabiques…

Avant de pouvoir voyager, un animal de compagnie devra être pucé et vacciné contre la rage. Un échantillon de sang sera prélevé au moins 30 jours après la vaccination antirabique par le vétérinaire, qui l’enverra à un laboratoire d’analyse agréé par l’UE. Les résultats devront montrer que la vaccination est efficace (l’animal doit présenter un taux d’anticorps antirabique d’au moins 0,5 UI/ml). Il faudra attendre 3 mois à compter de la date du prélèvement avant de se déplacer vers l’UE. L’animal sera ensuite conduit chez un vétérinaire officiel au plus tard 10 jours avant le voyage pour obtenir un certificat de santé, valable quatre mois. Un test sanguin positif ne sera requis que lors du premier voyage dans un pays de l’UE, à condition que les vaccins antirabiques soient tenus à jour avec des rappels avant la date de péremption de la vaccination précédente.

En l’absence d’accord, les passeports pour animaux de compagnie délivrés au Royaume-Uni ne seront pas valables pour voyager dans l’UE.

L’Irlande sur le qui-vive

Cette hypothèse de Brexit sans accord soulève aussi des inquiétudes au sein même de l’Irlande, si une frontière devait être rétablie entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord qui fait partie du RU. Eimear Matthews, gérante d’une pension canine dans une région frontalière, en Irlande du Nord, a évoqué, lors d’une interview, sa préoccupation quant à l’avenir de son entreprise. Bon nombre de ses pensionnaires appartiennent en effet à des maîtres qui vivent au Sud, mais travaillent au Nord : « Ces chiens vont désormais avoir besoin d’injections contre la rage, de passeports et pourraient subir une quarantaine. Moi-même, je vis à quelques centaines de mètres de la frontière, alors théoriquement, pour que mon chien puisse courir dans mes propres champs, il va lui falloir un passeport. »

Le ministère de l’Agriculture, de l’Environnement et du Développement rural d’Irlande du Nord (Daera) a récemment informé les vétérinaires nord-irlandais des mesures à prendre pour se préparer à l’afflux possible de propriétaires d’animaux qui devront se soumettre à toutes ces formalités avant de parcourir quelques kilomètres dans la République voisine.

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