Le numérique au service de la clinique - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

COMMUNICATION

ÉCO GESTION

Auteur(s) : JEAN-PAUL DELHOM 

Des technologies de communication à l’intelligence artificielle appliquée au diagnostic, comment se traduit la révolution numérique dans les cliniques ? Quelques exemples d’outils dédiés à la profession.

La révolution numérique a été rapide, massive et globale. De nos jours, comment les professionnels peuvent-ils s’en saisir ? Le numérique facilite la mise en relation et peut créer de nouveaux services. Dans notre profession, elle permet le recrutement de nouveaux clients et l’utilisation des données collectées peut aider les chefs d’entreprise dans leurs prises de décisions et l’établissement de leurs diagnostics.

Un site Internet bien conçu

Accompagner les vétérinaires dans cette mutation est l’objet de la société Adévet, basée à Paris. Au sein de cette entreprise, Franck Dupuy crée des supports de communication. Les habitudes changent, la recherche d’informations se fait désormais sur Internet, augmenter la visibilité de son cabinet sur la Toile est donc primordial. Selon lui, un site Internet bien conçu, avec des mots-clés adéquats, permet aux petits cabinets de se distinguer et d’être aussi visibles que les grosses structures. Les consommateurs faisant le plus souvent leurs recherches à partir de leur smartphone, Franck Dupuy conseille d’intégrer à son site des options pour téléphoner directement au cabinet (clic to call), se rendre à la clinique (itinéraire) ou envoyer des formulaires. Par ailleurs, la qualité technique d’un site contribue à un meilleur positionnement dans les résultats des moteurs de recherche et à une meilleure expérience de navigation pour les internautes.

Le numérique constitue également une opportunité pour la pratique vétérinaire en elle-même. La start-up normande Ekico a ainsi développé un système pour accompagner les vétérinaires dans le diagnostic des boiteries du cheval. La détection d’asymétrie à un stade précoce est difficile dans la pratique, le système Tendiboots ® permet la collecte de données objectives pour aider le praticien. Le système comporte des capteurs intelligents situés dans des guêtres pour évaluer les charges appliquées sur le membre distal du cheval. L’utilisation des données ainsi obtenues est améliorée par l’intelligence artificielle. Selon Morgane Geroult-Jubon, directrice générale d’Ekico et ancienne cavalière professionnelle, plus nous utilisons ces techniques, plus elles deviennent performantes pour détecter nos besoins et même les anticiper.

L’intelligence marketing

Côté management, Hélène Villarroya s’est employée depuis plus d’un an, au sein d’Adévet, à développer un outil pour identifier les leviers qui permettent aux dirigeant de se fixer des objectifs et un plan d’action. Faut-il augmenter ou diminuer ses prix ? s’investir dans le recrutement d’une nouvelle clientèle ou développer les dépenses des clients existants ? Quel chiffre d’affaires additionnel puis-je faire ? dans quel domaine ? Des questions de dirigeant d’entreprise auxquelles il est difficile de répondre. Les systèmes d’intelligence marketing permettent d’assurer la collecte et l’analyse des données du marché et donnent des renseignements qui vont aider à l’entreprise à déterminer les meilleures options qui s’offrent à elle. DataMax®, l’outil développé par Adévet, a ainsi l’ambition d’identifier les potentiels de croissance d’une entreprise, de permettre de comparer les performances de son cabinet avec celles de structures similaires, de simuler des objectifs de croissance et de proposer des indicateurs pour en faire le suivi. Dans la pratique, le praticien saisit les données brutes en ligne, l’outil calcule les indicateurs et fait des comparaisons avec les données (protégées et anonymes) d’autres cliniques. étape importante, la restitution commentée est suivie de l’envoi d’un rapport. Les tarifs de ce service varient selon la taille du cabinet (900 euros HT pour les cliniques de 1 ou 2 vétérinaires, 1 200 euros HT au-delà).

Si le traitement des données par l’intelligence artificielle est l’avenir de l’aide au diagnostic, elle est donc aussi précieuse dans la relation des entreprises avec leurs clients.