Les derniers chiffres de l’expérimentation animale - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

ROYAUME-UNI

ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

Le gouvernement britannique vient de publier des données relatives au nombre d’animaux de laboratoire tués sans avoir été utilisés à des fins scientifiques en 2017. Des statistiques qui viennent compléter le rapport annuel sur les protocoles de recherche impliquant des animaux.

Au total : 1,81 million. C’est le nombre d’animaux d’expérimentation non transgéniques qui ont été tués en 2017 sans avoir pris part à des protocoles de recherche scientifiques au Royaume-Uni, alors qu’ils avaient été élevés à cette fin, selon le service des statistiques du Home Office, le ministère britannique de l’Intérieur 1. En effet, depuis 2017 et l’adoption de la directive européenne sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques2, chaque État membre de l’Union doit publier ces données statistiques tous les cinq ans. Ce rapport complète ainsi la publication annuelle du Home Office qui faisait état, le 19 juillet dernier, de 4 millions de protocoles expérimentaux en 2017, ainsi que des statistiques concernant les animaux transgéniques utilisés. Au total, ce sont 5,53 millions d’animaux qui ont été utilisés en 2017 au Royaume-Uni : un tiers dans des procédures, un tiers hors procédure dans l’élevage d’animaux transgéniques et un tiers hors procédure et non transgéniques. La majorité de ces animaux sont des souris (80 %), viennent ensuite les rats (11 %) et enfin les poissons (7 %).

L’association britannique Understanding Animal Research a précisé que ces statistiques doivent être distinguées des données annueles sur le nombre de procédures, jugées plus pertinentes par les autorités, qui considèrent que l’euthanasie seule, en l’absence de risque de souffrance (procédures expérimentales), n’entre pas dans la définition de l’expérimentation animale. Par ailleurs, selon l’association, ces décès sont inévitables et utiles. En effet, les animaux pour lesquels des échantillons de tissus sont prélevés permettent notamment d’étudier des méthodes alternatives à l’expérimentation animale in vitro. Pour les autres, il s’agit d’individus qui ne peuvent pas être utilisés dans certains protocoles en raison de leur sexe, des souches génétiques ou parce qu’ils sont en surnombre, mais qui ont un rôle important comme souches de reproducteurs ou comme sentinelles sanitaires. Enfin, ce rapport a recensé les génotypages par prélèvement d’échantillon tissulaires qui ont été réalisés du 1er juillet au 31 décembre 2017 (705 000 animaux).

En France, 1,92 million d'animaux avaient été utilisés en 2016 (dont 59,6 % de souris, 16 % de poissons, 8,9 % de rats et 6,1 % de lapins)3 et le ministère de la Recherche devrait publier les mêmes dernières données statistiques d’ici la fin de l’année.

1 bit.ly/2PGvzSf.

2 bit.ly/2Tsv78n.

3 bit.ly/1JBn7JV.