Comment répondez-vous à la médicalisation croissante des chats ?
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Auteur(s) : PIERRE DUFOUR
JE SÉPARE MES PRISES EN CHARGE
À terme, j’aimerais développer deux circuits, un pour les chats et un pour les chiens, qui ne se croisent pas, de l’entrée à la sortie, en passant par la consultation et l’hospitalisation. Je comprends l’engouement pour cet animal passionnant, il est moins contraignant qu’un chien et a un comportement très complexe du fait de sa dualité proie-prédateur. La prévention est alors très importante, car il cache ses symptômes, et des maladies chroniques peuvent se développer. La physiopathologie des maladies des chiens et des chats est différente. Je sépare mes prises en charge, car elles ne sont pas les mêmes, pour des maladies fréquentes comme le diabète ou les maladies rénales, par exemple. Je me forme en lisant les recommandations et les consensus publiés par des journaux de médecine exclusivement féline. Pour moi, les deux enjeux principaux sont : de 0 à 6 mois, l’éducation et la prévention des maladies infectieuses et parasitaires, et à partir de 10 ans, l’instauration d’un bilan de santé régulier avec une analyse sanguine, urinaire, et un examen cardiaque complet. • Maxime Eichstadt
NOUS VOULONS AMÉLIORER AUTANT QUE POSSIBLE LEUR CONFORT
En corrélation avec l’urbanisation, la médicalisation des chats est de plus en plus importante. Aujourd’hui, notre clinique est réaménagée pour établir une vraie séparation entre les chiens et les chats. Nous avons créé une zone d’attente différente pour chaque espèce, une salle de consultation pour les chats, une chatterie dont les box proposent une zone d’élimination distincte de celle de cocooning. Des diffuseurs de phéromones apaisantes ont également été installés dans les salles réservées aux chats. Ces animaux sont très sensibles au milieu, et nous voulions améliorer autant que possible leur confort. Ainsi, ils sont moins stressés et les soins sont plus simples. Nous nous sommes inspirés d’une nouvelle clinique à Lyon exclusivement féline. Nous constatons une augmentation des propriétaires avec un seul animal, généralement un chat, mais pour lequel l’investissement est plus fort. Il y a 10 ans, nous référions un scanner par an, aujourd’hui, c’est presque deux par mois ! • Arnaud Pelletier
UNE PERSONNALITÉ DÉLICATE EST UN FACTEUR DE SUCCÈS
Le chat a su faire sa place, et depuis 25 ans, j’observe une inversion de tendance : le nombre d’actes sur les chats est aujourd’hui majoritaire dans nos deux structures, avec un ratio 60/40 (en périurbain) et 70/30 (en hyper-centre). Nous avons créé un espace d’attente spécifique, en veillant à la protection sonore, visuelle et olfactive, ainsi qu’une salle de consultation, plus calme. Réaménager la clinique a été simple, en particulier pour les cages de chatterie. Le nombre d’hospitalisations félines augmente, tout comme celui des bilans sanguins et des dépistages. La prévention est primordiale, car le chat cache ses symptômes et son propriétaire est souvent très soucieux de sa santé. Mon associée s’est formée en ostéopathie, car la demande est forte en médecines complémentaires. C’est une espèce que j’aime beaucoup, c’est un animal précieux, qui aime le calme, ne supporte pas la contrainte. Les propriétaires sont souvent plus introvertis, plus délicats. En tant que vétérinaire, avoir une personnalité délicate est pour moi un facteur de succès. • Caroline Chul (N