Le Cedaf voit grand ! - La Semaine Vétérinaire n° 1787 du 23/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1787 du 23/11/2018

FAUNE SAUVAGE

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Confronté à un afflux croissant d’animaux sauvages blessés, le Centre d’accueil de la faune sauvage de l’ENVA, via l’association Faune Alfort, lance un vaste chantier de développement de son activité. Avec notamment le souhait de créer un réseau partenaire de vétérinaires praticiens.

En dix ans, le nombre d’admissions annuelles au Cedaf 1 a été multiplié par 10 ! En 2017, il s’élevait à 5 012 ; hier soir, il a déjà atteint les 5 604 », a expliqué Pascal Arné, maître de conférences en zootechnie à l’ENVA, à l’assemblée de vétérinaires praticiens spécialement réunis le jeudi 22 novembre autour de la question des soins à la faune sauvage d’Île-de-France par le Syndicat des vétérinaires de la région Paris-Île-de-France (SVRP). Avec plus de 80 % des animaux sauvages blessés déposés au Cedaf, ce dernier est devenu, en 2017, le premier centre de soins pour la faune sauvage en France, succès en partie lié au fait qu’il est le seul habilité à accueillir et à soigner toutes les espèces animales dans la région. Alors, pour répondre à cette demande croissante, l’association Faune Alfort, qui cogère depuis 2013 le Cedaf avec l’ENVA, a décidé de lancer un grand projet de développement de son activité. Et ce, d’autant plus que les travaux de réhabilitation de l’école vont grignoter le site, qui perdra d’ici 2019 les trois quarts de ses volières et enclos. Au programme : un réseau de centres de soins, épaulé par un réseau de vétérinaires praticiens.

Assurer un maillage régional

Deux nouveaux centres sont prévus dans le Val-de-Marne, afin d’alléger le site d’Alfort dans sa tâche de réhabilitation. « La commune de Mandres-les-Roses accueillera d’ici un an un centre de réhabilitation équipé de volières et d’enclos, notre objectif étant de prévoir dès le départ un système en capacité d’accueillir 10 000 animaux, a précisé Jean-François Courreau, fondateur du Cedaf et président de Faune Alfort. Un deuxième centre spécialisé dans l’élevage des juvéniles est prévu à Chennevières-sur-Marne d’ici deux ans. » De plus, le nord francilien étant défavorisé en matière d’offre de soins pour la faune sauvage, la construction d’un troisième site à visée généraliste est envisagée d’ici trois à cinq ans à Saint-Prix, dans le Val-d’Oise, sous couvert de disposer d’assez de financements. Avec ces extensions, le Cedaf pourra se recentrer sur ses missions premières de soins médicaux et de formation, pour devenir un centre hospitalier vétérinaire pour la faune sauvage à part entière. L’équipe de Faune Alfort souhaite également mettre en place un réseau partenaire de vétérinaires libéraux, qui recevront alors une formation pour la prise en charge de la faune sauvage en clinique. Tout praticien souhaitant intégrer le réseau peut contacter Jean-François Courreau par e-mail2.

1 Centre d’accueil de la faune sauvage de l’École nationale vétérinaire d’Alfort.

2 jean-francois.courreau@wanadoo.fr.

LE PROJET EN QUELQUES CHIFFRES

Si le besoin financier du centre valdoisien reste encore à chiffrer, le prévisionnel du reste du projet de développement du Cedaf1 est déjà fait : il est estimé à 260 000 €. En détail, le centre de réhabilitation nécessiterait 60 000 € d’investissements (+/- 30 000 €) et 28 000 € de frais de fonctionnement. Pour le centre d’élevage de juvéniles, les sommes à engager seraient de 20 000 € et 42 000 € ; et pour le Cedaf, 10 000 € et 100 000 €. « Aujourd’hui, nous sommes plutôt satisfaits, car nos partenaires2 nous ont déjà donné 34 000 € de plus que d’habitude, et les particuliers 4 000 €. D’autre part, nous avons dépassé notre objectif de 30 000 € sur notre page Ulule3, indique Jean-François Courreau, fondateur du Cedaf et président de Faune Alfort. Je suis assez confiant pour la collecte des fonds d’investissement. » Prochaine étape : la recherche de financements pour le fonctionnement des centres. « Il va falloir trouver des ressources nouvelles, via de nouveaux mécènes, mais aussi via le système de mini-dons. »

1 Centre d’accueil de la faune sauvage de l’École nationale vétérinaire d’Alfort.
2 Fondation 30 Millions d’amis, Animalis, Nature et Découvertes, Lush, département du Val-de-Marne, mairie de Paris, etc.
3 Site de financement participatif. La page Ulule du projet est accessible jusqu’au 1er décembre à l’adresse suivante : https://fr.ulule.com/cedaf-faune-sauvage.

UN APPEL AUX MINI-DONS

Il est possible de soutenir l’association Faune Alfort en installant sur le terminal bancaire de sa clinique une application permettant de collecter des mini-dons. Le principe : au moment de payer, le client peut, s’il le souhaite, verser une somme programmée à l’avance sur le terminal, à Faune Alfort, 100 % des dons étant reversés à l’association. Selon la société Heoh, qui a mis au point ce système, 90 % des clients acceptent volontiers ce dispositif. De plus, les micro-dons sont totalement séparés du chiffre d’affaires de sa structure. Pour plus d’informations, consulter le site Vetodon.net.