Le porc bio, un secteur qui grimpe - La Semaine Vétérinaire n° 1787 du 23/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1787 du 23/11/2018

MARCHÉ

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON. 

En lien avec les attentes sociétales, la production porcine biologique connaît une croissance progressive depuis les années 2000.

Le 15 novembre, l’institut technique du porc (Ifip) et l’institut technique de l’agriculture biologique (Itab) ont dressé un état des lieux de la production porcine biologique. Représentant 0,7 % de la production porcine en France, soit environ 150 000 porcs sur les 23 millions produits en France, l’élevage porcin biologique reste encore un secteur relativement marginal. Néanmoins, sa production ne cesse de croître depuis les années 2000. Et les ambitions sont fortes. «   Lors des états généraux de l’alimentation, un objectif de 5   %, soit 1   million de porcs bio, a été suggéré pour la filière   », souligne Jacques Lemaître, président de l’Ifip. Si ce pourcentage est encore loin d’être atteint, une production annuelle de 200 000 porcs bio est attendue à l’horizon 2020-2021. L’an dernier, la production était d’environ 115 000, pour 441 exploitations. Pour l’année 2018, elle est estimée à 158 000. La France fait partie des principaux pays producteurs, avec le Danemark et l’Allemagne. Pour comparaison, au Danemark, environ 168 000 porcs ont été abattus en 2017, et plus de 200 000 pour l’Allemagne.

Des élevages de petite taille

Pour les exploitations en système naisseur et naisseur-engraisseur, 72 % des ateliers d’élevage bio comptent moins de 20 truies. Pour autant, un tiers des effectifs appartiennent à des élevages de plus de 100 truies, à raison de 12 élevages de 100 à 150 truies, 3 de 150 à 200 truies et 7 avec plus de 200 truies. De la même manière, du côté des systèmes naisseurs-engraisseurs et engraisseurs, 71 % des ateliers d’élevages totalisent moins de 100 porcs et un tiers de la production porcine est représenté par des élevages produisant plus de 1 500 porcs par an, à raison de 11 élevages avec 1 500 à 2 000 porcs, 7 avec 2 000 à 3 000 et 2 avec plus de 3 000. En ce qui concerne leur localisation, 65 % des élevages de porcs bio sont situés dans le Grand Ouest avec, pour l’année 2017, 2 922 exploitations dans la région Nouvelle-Aquitaine, 2 562 dans les Pays-de-la-Loire et 1 581 en Bretagne.

Une demande des consommateurs

L’achat de viande représente environ 10 % du marché bio en 2017, les produits les plus consommés étant l’épicerie (24 %), les fruits et légumes (19 %), suivi de la crémerie (16 %). Et la demande est croissante. En 2017, 74 % des Français disaient consommer de la viande bio, contre 60 % en 2015. Pour la viande de porc, en 2010, les consommateurs ont acheté pour 120 millions d’euros de porcs bio. En 2017, ils ont dépensé 214 millions d’euros, à raison de 82 millions pour le porc frais et 132 millions pour la charcuterie. En comparaison, le secteur de la volaille avoisine les 206 millions d’euros, et celui de la viande bovine, les 317 millions. Pour autant, le porc ne représentait en 2016 que 0,5 % de la consommation de produits bio, contre 3 à 4 % pour la volaille et 2,5 à 3 % pour la viande bovine. Le bien-être animal, la qualité gustative et sanitaire ainsi que le bénéfice pour l’environnement constituent les principales motivations d’achat. Parmi les freins, les consommateurs citent le prix élevé des produits, l’inadéquation entre l’offre et leurs attentes et le manque d’informations. Malgré ces bons résultats, le bio ne représente en moyenne que 5 % de la dépense des acheteurs.