SANTÉ PUBLIQUE
ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
L’assemblée générale du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire a été l’occasion de mettre en avant ses prises de position, notamment en ce qui concerne la situation précaire des vétérinaires contractuels.
Avec 579 adhérents1 sur un total d’un peu plus de 900 inspecteurs de santé publique vétérinaire, titulaires et en formation, le Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV) fait plus que jamais partie intégrante de la vie de ce corps de métier. De fait, il continue de défendre les intérêts de la profession, comme cela a pu être souligné lors de sa dernière assemblée générale, qui s’est tenue le 23 novembre au Palais des congrès de Caen (Calvados). Parmi les problématiques, la situation précaire des contractuels préoccupe particulièrement, alors même que la majorité d’entre eux travaillent en abattoir pour des missions permanentes d’importance. Comme l’a expliqué le syndicat, les vétérinaires contractuels doivent supporter des contrats variant d’un mois à trois ans maximum. De plus, le passage vers un contrat à durée indéterminée, qui se fait automatiquement au bout de six ans, repose sur deux conditions obligatoires : l’absence d’interruption de plus de quatre mois entre deux contrats, ainsi qu’un contrat, à la date des six ans, reposant sur des besoins permanents. Le SNISPV a également constaté la faible évolution des salaires. Si un débutant gagne 2 000 € nets par mois (indice 570) en administration centrale, la rémunération n’augmente que d’environ 30 points tous les trois ans, soit 700 € nets mensuels de plus au bout de 20 ans.
Afin d’améliorer la situation professionnelle des contractuels, le SNISPV a soumis aux participants de l’assemblée un projet de motion. Parmi les revendications : une révision du référentiel associée à une augmentation indiciaire, un complément de rémunération pour tous ceux travaillant à titre principal pour l’État, ou encore des contrats systématiques de trois ans pour les missions pérennes. Deux autres motions ont également fait l’objet de discussions, à savoir une sur la reconnaissance des compétences et de l’investissement en matière de gestion de crise et une autre sur le projet de RIFSEEP2. Dans la première, le syndicat demande notamment une révision de l’organisation de la gestion des crises, entre autres via un renforcement notable des moyens (humains, financiers, de formation, etc.). Pour le projet RIFSEEP, le syndicat souhaite notamment une prise en compte par le dispositif de l’ensemble des rôles et responsabilités exercées par les ISPV, au-delà du seul nombre d’agents encadrés (animation du réseau de vétérinaires sanitaires, gestion de crises, contrôle des délégations, etc.).
Invité par le syndicat, Jean-Luc Angot, chef du corps des ISPV, a présenté les conclusions d’un récent rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) sur les parcours et carrières des ISPV. Le pilotage des premières affectations, la plus grande valorisation de l’expérience senior ou encore l’amélioration de la visibilité des conditions d’avancement sont quelques-unes des recommandations listées pour faire évoluer la gestion du corps des ISPV. Ces propositions s’inscrivent dans une future charte qui rassemblera les dispositions réglementaires et les pratiques de gestion pour les étapes de la carrière d’un ISPV (recrutement, mobilité, promotion, etc.), comme cela existe déjà depuis 2012 pour le corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (Ipef). Pour autant, «
la stratégie mentionnée dans le rapport va au-delà de la charte de gestion
», a précisé Jean-Luc Angot.
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1 Au 19 novembre 2018.
2 Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel. Le RIFSEEP n’est toujours pas validé pour le corps des ISPV.
DES INQUIÉTUDES TRANSMISES À LA TUTELLE