DOSSIER
Face à l’offre grandissante de dispositifs aux tarifs disparates, comment bien choisir son appareil ? Plusieurs critères sont à prendre en compte pour une comparaison efficace.
1. La puissance. C’est un facteur essentiel, car elle conditionne le niveau d’énergie absorbable et la durée du traitement. Elle sert d’élément pour classer les systèmes laser (pour un appareil de classe 4, à privilégier, la puissance continue est supérieure à 500 mW). L’énergie (en joules, J) est le produit de la puissance (en watts, W) par le temps d’exposition (en secondes, s). Un laser de faible puissance met plus de temps pour délivrer une quantité d’énergie identique à celle d’un laser de haute puissance. Ainsi, pour un chien de 30 kg atteint d’arthrose des hanches avec une surface à traiter estimée à 250 cm2 et la recherche d’une émission de 10 J/cm2 (soit 2 500 J), le traitement avec un laser affichant une puissance de 1 W (1 J/s) sera de 42 min ! Cette durée passe à 5 min pour une puissance de 8 W et à moins de 3 min pour un laser de 15 W…
Il convient de différencier puissance moyenne (capable d’être délivrée à tout moment, quelle que soit la durée) et instantanée (pic de puissance pendant une courte période). Ainsi, ce n’est pas parce qu’un appareil affiche une puissance instantanée élevée que sa puissance moyenne sera élevée et le nombre de joules délivrés suffisant.
2. La longueur d’onde. C’est le deuxième facteur déterminant, car elle conditionne l’effet thérapeutique et la profondeur de pénétration de l’énergie du laser. Quatre types de chromophores (eau, hémoglobine, cytochrome c oxydase, mélanine) sont présents dans l’organisme et réagissent à l’énergie photonique émise par le laser. Chacun absorbe une longueur d’onde définie (970, 905, 800 et 660 nm respectivement), avec un effet thérapeutique associé (effet thermique et sur la microcirculation, meilleure oxygénation, relance du métabolisme, action sur les heat shock proteins [effet anti-inflammatoire], respectivement). Un laser émettant plusieurs longueurs d’onde a donc un spectre d’activité plus large et des qualités thérapeutiques supérieures. La prise en charge des plaies chroniques de léchage impose le recours à la 660 nm.
3. Les diodes. Elles conditionnent les propriétés de l’appareil émetteur. Les diodes de qualité émettent une radiation cohérente, monochromatique, focalisée et capable d’atteindre une profondeur supérieure à 5 cm. Celles à LED (light emitting diode) émettent un faisceau non cohérent, non focalisé, et donc peu efficace. De même, celles de type SLD (super luminous diode) ne génèrent pas d’onde cohérente.
Les puissances des diodes ne se cumulent pas entre elles. Un laser avec deux diodes de 5 W ne permet pas d’obtenir une puissance de 10 W, contrairement à ce qu’annoncent certains fournisseurs…
Pour obtenir une puissance en continue, l’appareil doit disposer de systèmes qui évitent la surchauffe des diodes (ventilateurs et modules thermoélectriques à effet Peltier). Un laser à bas coût ne sera pas équipé de ces systèmes, il ne pourra donc générer de faisceau en continu et aura une puissance moyenne faible…
Un dispositif hermétique évite la pollution des diodes, l’absence de pics électriques respecte leur intégrité : la qualité doit être absolument présente (vérifier la durée de garantie des diodes).
4. Le mode d’émission. Il peut être continu (effet thermique et antalgique) ou pulsé (indiqué pour la cicatrisation, la levée de contractures musculaires), voire “super-pulsé”, l’idéal étant que les deux soient dissociés pour qu’il y ait des périodes de repos pour les chromophores (ceci est particulièrement vrai lors de pelages sombres, afin que les zones profondes soient atteintes sans accumulation de chaleur à la surface).
5. La facilité d’utilisation. De nombreux appareils proposent des protocoles préenregistrés en fonction de l’espèce, du poids, de la couleur, de la zone à traiter, de l’affection. La fréquence, le mode d’émission et la durée sont adaptés à chaque cas, simplifiant et sécurisant leur usage. La portabilité et l’autonomie de la batterie sont importantes pour une utilisation quotidienne.
6. Les services associés. Outre la qualité intrinsèque de l’appareil, des services proposés par les distributeurs peuvent faire la différence : installation, service après-vente, garantie, mises à jour, formation, etc.
« Des lasers se revendiquent à la fois chirurgicaux et thérapeutiques. Mais mieux vaut choisir un laser pour chacune des deux utilisations, gage d’une meilleure efficacité
», conseille Roberta Burdisso, consultante en laserthérapie.
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