Myanmar : vers la fin de la rage en 2030 ?

L’organisation internationale de protection animale Four Paws espère éradiquer la rage au Myanmar (ex-Birmanie). D’ici quatre ans, l’organisation non gouvernementale (ONG) prévoit en effet de vacciner 1 million de chiens et de chats. Cette action a pour but de renforcer le plan du Myanmar visant à éradiquer la rage d’ici 2030, en accord avec l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de mettre fin à la transmission de la rage du chien à l’homme dans le monde à cette date. Dans ce pays de 54 millions d’habitants, environ 1 000 personnes meurent chaque année des suites de morsures d’animaux infectés. La mission ne sera pas des plus aisées. D’après le département vétérinaire et d’élevage du bétail (LBVD) du Myanmar, le pays compterait environ quatre millions de chiens, dont 70 % d’entre eux seraient errants.

Mettre fin aux abattages massifs de chiens errants

Deux projets pilotes, mis en place en 2018, ont déjà rencontré un premier succès. Four Paws a, en collaboration avec le LBVD, des vétérinaires locaux et internationaux mais aussi des habitants, vacciné près de 60 000 animaux. L’ONG accompagne ses efforts sur le terrain par une campagne d’éducation et de sensibilisation afin de stopper les abattages massifs de chiens. Ces pratiques cruelles ont cours dès que des cas de rage sont signalés : les autorités décident de tuer les chiens avec de la strychnine ou par d’autres méthodes au nom du principe de précaution. Des milliers de chiens sont ainsi sacrifiés chaque année et Four Paws souhaite mettre un terme à ces opérations. Pour la vétérinaire Marina Ivanova, qui dirige une équipe internationale de Four Paws, le volet éducatif de la campagne est aussi important que celui de la vaccination : « Sensibiliser à la maladie et à la prise en charge appropriée des animaux est aussi crucial que les vaccinations elles-mêmes. Beaucoup de gens croient faussement que les animaux errants ont tendance à être plus agressifs pendant la saison chaude et doivent donc être tués avant qu’elle ne débute. Nous voulons mettre fin à la rage, mais aussi à l’éradication inutile et brutale de ces animaux ».
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