ANALYSE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Une étude1 établit pour la première fois les indicateurs échographiques permettant de pronostiquer un retour à la compétition des chevaux de course lors de lésion du tendon fléchisseur superficiel du doigt (TFSD). Ceux-ci dépendent de la présence ou non d’une lésion centrale et de l’aspect de la lésion à la zone de blessure maximale. Le retour à la compétition est défini dans cette étude comme la possibilité de participer à au moins cinq courses après la blessure.
L’étude est réalisée à partir de l’analyse rétrospective d’images échographiques de 469 chevaux de course pur-sang du Hongkong Jockey Club, atteints de blessures du TFSD du membre antérieur entre 2003 et 2014. Les paramètres pris en compte pour l’évaluation de la lésion sont son type (tendinite avec ou non lésion centrale), son ampleur (longueur) et sa localisation (nombre de zones affectées). Sont également évalués, au niveau de la zone de blessure maximale, l’échogénicité du tendon, la proportion du diamètre transversal de la lésion par rapport à celui du tendon (moins de 25 %, entre 25 et 50 %, entre 50 et 75 %, plus de 75 %) et l’aspect des fibres longitudinales (taux de rupture).
Les cas ont été divisés en deux groupes : les animaux présentant une tendinite du TFSD avec lésion centrale (357) et ceux atteints d’une tendinite sans lésion centrale (112). Quel que soit le groupe, l’âge moyen des animaux atteints est de 4 ans, et quasiment tous sont des mâles, en majorité des hongres. Le membre droit est significativement le plus touché (P < 0,001), et la région métacarpienne moyenne est la zone de blessure maximale la plus fréquente (P < 0,001). De plus, une réduction d’échogénicité (hypoéchogénicité ou anéchogénicité) au niveau de la zone maximale de blessure réduit significativement les chances de succès.
Les résultats montrent que 51 % des chevaux atteints de tendinite du TFSD avec lésion centrale n’ont plus participé à une seule course après leur blessure en raison soit de la gravité de celle-ci, soit d’une récidive. 49 % des cas ont participé à au moins une course après la blessure, mais seulement 31,3 % ont évolué favorablement vers un retour à la compétition (avec une participation à 14 courses en moyenne). La première course a été effectuée en moyenne 196 jours après la blessure. Concernant les paramètres échographiques, la largeur de la lésion à la zone de blessure maximale est le facteur pronostique le plus significatif (P = 0,03). Sur la vue transversale, si la zone lésée représente moins de 50 % du diamètre total du tendon, la probabilité que les chevaux reprennent la compétition est comprise entre 29 et 35 %, mais si la lésion atteint 50 % ou plus, ces chances diminuent entre 11 et 16 %.
Chez les animaux avec absence de lésion centrale, c’est l’aspect des fibres longitudinales à la zone de blessure maximale qui prédit le retour à la course (P = 0,02). Si moins de 75 % des fibres longitudinales sont rompues, la possibilité d’un retour à la compétition est comprise entre 49 et 99 %, en revanche, si 75 % ou plus de fibres sont lésées, la probabilité chute à 14 %. Parmi ces chevaux, 53,5 % ont participé à au moins une course, mais 43,7 % ont repris la compétition avec succès (20 courses en moyenne). La première course a été réalisée en moyenne 174 jours après la blessure.
Pour les auteurs, ces résultats ne sont pas applicables pour d’autres races et d’autres utilisations des chevaux.
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1 Alzola R., Easter C., Tiggs C. M. et coll. Ultrasonographic-based predictive factors influencing successful return to racing after superficial digital flexor tendon injuries in flat racehorces : a retrospective cohort study in 469 Thoroughbred racehorses in Hongkong. Equine Vet. J. 2018;50:602-608.