PRÉVENTION
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE
Pour aider les éleveurs à prévenir les affections respiratoires fréquentes en élevage de bovins, le laboratoire Zoetis lance une nouvelle application digitale à destination des vétérinaires : Rispaudit.
Quand utiliser l’application Rispaudit ?
Dans notre clinique, nous nous en sommes déjà servis deux fois en urgence pour réaliser des audits dans deux élevages dont les bovins étaient grippés, mais cet outil pourra aussi être utilisé lors d’audits programmés ou dans le cadre de protocoles de soins.
Quels sont ses atouts ?
Cette application est vraiment facile d’utilisation, c’est une vraie aide pour la réalisation de l’audit (calculs de taille des bâtiments, etc.).
à l’usage, quel est le ressenti des éleveurs ?
Les retours sont bons. On a ainsi une trame permettant de ne pas se disperser et de prendre en compte des facteurs de risques auxquels on n’aurait pas forcément pensé auparavant. C’est un outil fonctionnel que l’on peut utiliser partout, au plus près des animaux et au sein du bâtiment.
La prévention des affections respiratoires est un levier important pour assurer la rentabilité des élevages bovins. En effet, ces maladies entraînent des pertes économiques importantes pour l’éleveur. Leur traitement repose principalement sur une antibiothérapie1 et, en pratique, ces affections constituent même le second motif de recours aux antibiotiques à visée thérapeutique et métaphylactique en élevages de bovins allaitants2. C’est pourquoi, dans le cadre des politiques de lutte contre l’antibiorésistance par réduction de l’usage des antibiotiques2, « il est nécessaire de développer des pistes de prévention », indique Yves Millemann, vétérinaire, professeur en pathologie des animaux de production à l’école nationale vétérinaire d’Alfort.
Parmi les moyens de prévention recommandés : la vaccination est essentielle. Or, selon une étude menée par le laboratoire Zoetis, seulement 40 % des élevages français sont vaccinés contre les maladies respiratoires. Pour comprendre ce phénomène, la vétérinaire Anne-Laure Gille a réalisé, dans le cadre de sa thèse en 2017, une enquête croisée auprès des éleveurs et des vétérinaires. Celle-ci a permis d’identifier les principaux freins à la prévention (dont la vaccination). Il en ressort, pour les vétérinaires, qu’il est difficile de hiérarchiser les facteurs de risques des maladies respiratoires en élevage (conduite d’élevage, ambiance d’élevage) et d’objectiver la sévérité de ces pathologies. De plus, la réalisation d’un audit complet leur semble contraignante (erreur de saisie des données, temps de saisie, etc.). Du côté des éleveurs, seulement la moitié d’entres eux a conscience qu’une intervention sur l’un des facteurs de risque peut permettre une meilleure maîtrise des risques de maladies respiratoires. Cette distorsion entre les conseils prodigués par le vétérinaire et leur perception par l’éleveur pourrait s'expliquer notamment par un manque d’outils pédagogiques vétérinaires pouvant servir de support
Face à ce constat, le laboratoire Zoetis a décidé de proposer dès le 21 janvier (sur demande auprès de votre délégué commercial Zoetis) une application pour réaliser des audits de prévention des affections respiratoires en élevage, à partir d’une tablette ou d’un téléphone portable. Rispaudit,audit d'élevage, a été conçue avec l’expertise du professeur Millemann et les conseils terrain du docteur Edwin Coutrot, praticien et développeur de logiciels adaptés aux vétérinaires qui qualifie l’application de «
pédagogique, structurée, pratique, rapide et simple d’utilisation
»
(voir encadré). Véritable outil d’aide à la décision, elle permet de hiérarchiser les champs d’intervention en élevage en réalisant un diagnostic épidémiologique (type d’exploitation, données sanitaires importantes, conduite d’élevage, ambiance du bâtiment), un diagnostic clinique (signes cliniques, nécrotiques, résultats des examens complémentaires), une analyse des pratiques vaccinales (conservation, protocoles) et enfin une analyse des pratiques en atelier d’engraissement (conduites d’élevages spécifiques qui sont à l’origine de facteurs de risques particuliers). Les résultats sont ensuite affichés sous forme de statistiques suivant la sévérité du facteur de risque. Un bilan personnalisé d’audit peut ensuite être immédiatement édité avec la possibilité d'y intégrer des images de l'élevage et des préconisations particulières du vétérinaire.
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1 Voir aussi page 52 et La Semaine Vétérinaire no 1786, page 32.
2 Avis de l’Anses sur l’antibiorésistance de 2014 : Risques d’émergence d’antibiorésistances liés aux modes d’utilisation des antibiotiques dans le domaine de la santé animale. bit.ly/2dhc9yz.
3 Plan écoAntibio 1 (2012-2017) bit.ly/2AO0nHA et écoAntibio 2 (2017-2021) bit.ly/2orLO7W.
QUESTIONS À EDWIN COUTROT
PRATICIEN À RIEUPEYROUX (AVEYRON) ET DÉVELOPPEUR DE LOGICIELS VÉTÉRINAIRES.