Une pétition contre l’euthanasie de convenance

L’association Aide aux vieux animaux (AVA) a lancé, le 20 novembre, une pétition¹ « contre l’euthanasie injustifiée des animaux de compagnie et la mise à mort massive des chevaux et animaux de ferme ». Notre confrère comportementaliste Thierry Bedossa, praticien à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et président de l’association, précise que « cette pétition s’adresse non pas aux vétérinaires, mais au grand public, aux propriétaires d’animaux familiers et à tous ceux que la souffrance animale préoccupe ». Elle va dans le sens de son refus de pratiquer les euthanasies dites “de convenance”. Celles-ci concernent des animaux qui pourraient vivre encore, mais dont le propriétaire n’a pas les moyens de financer les soins, ou des individus vieillissants, malades, handicapés ou dont le comportement est indésirable et que le maître ne peut ou ne souhaite pas assumer.

Mobiliser sans juger les vétérinaires

Thierry Bedossa ne souhaite absolument pas critiquer ou culpabiliser les praticiens, qui sont souvent confrontés à ce type de demande. « Pour un vétérinaire, l’acte de donner la mort lorsque l’état de l’animal ne l’impose pas est toujours une souffrance ou un échec, explique-t-il. Il ne s’agit pas de juger une profession confrontée dans sa pratique quotidienne à bien des drames humains, mais plutôt d’inciter les propriétaires à réfléchir, avec leur vétérinaire, aux alternatives. Ils doivent pour cela se poser la question du bien-être animal et de la souffrance du point de vue de l’animal, et non de son maître. Il est ainsi possible de trouver des solutions respectueuses de la dignité de l’animal et “supportables” émotionnellement et économiquement pour son maître. » En l’absence d’un autre choix, notre confrère précise qu’« une alternative reste de confier son animal à une structure susceptible de lui offrir des conditions de vie compatibles avec ses besoins physiologiques, comportementaux et affectifs ».

Ainsi, le but de la pétition est de « mobiliser les énergies et permettre à ceux qui le peuvent et le souhaitent de participer, en tant que bénévoles ou financièrement, à l’accueil de ces animaux qui échappent à l’euthanasie ou à une mise à mort injustifiée, dans un lieu de vie comme le refuge AVA ² . L’action d’autres associations de protection animale, telles que la Fondation 30 millions d’amis ou la Fondation Brigitte-Bardot, notamment, mérite également d’être mentionnée et soutenue. »

Un modèle de structure d’accueil

Basé à Cuy-Saint-Fiacre (Seine-Maritime), le refuge AVA offre des soins et des hébergements qui correspondent aux besoins d’animaux malades, handicapés, âgés ou dangereux : grands enclos sans cages où les animaux vivent en communauté, enclos particuliers pour les individus dangereux en rééducation positive, hébergements adaptés pour les animaux malades ou handicapés, jeux, soins appropriés, etc. Vétérinaires et soigneurs, salariés ou bénévoles, se relaient pour s’occuper des 400 animaux que le refuge compte actuellement (chiens, chats, vaches, chevaux, entre autres). Par ailleurs, le refuge AVA est un lieu d’études en éthologie, à des fins d’une recherche éthique, notamment en matière d’amélioration de l’hébergement des animaux en collectivité et d’une meilleure compréhension du comportement des chiens.

Ainsi, « forts de 20 années d’expérience, d’observation des comportements et de contribution au développement de l’éthologie, mon équipe et moi-même pouvons désormais proposer un modèle d’organisation au service du bien-être des animaux et de leur droit à la vie », déclare Thierry Bedossa. Proposer un modèle de structure d’accueil pour les animaux en alternative à l’euthanasie est en effet une des ambitions du refuge AVA et de notre confrère, qui souhaitent « encourager la création de mini structures, des lieux de vie pour ces animaux voués à une mort injuste ».
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¹ bit.ly/2PHoIru.

² Association indépendante, AVA n’apporte l’aide à ses protégés que grâce à des dons. Pour la soutenir : avarefuge.fr.