LE PASSAGE

Tout individu est une somme d’univers et ne saurait se résumer à une seule profession. Jean-Claude Jestin (A 80) en est une illustration éloquente. Praticien canin à Paimpol (Côtes-d'Armor), ardent défenseur local de l’environnement¹, il est par ailleurs écrivain, poète… et grand rêveur. Inspiré par un de ses songes, ce consistant roman de science-fiction nous ouvre les portes des mondes parallèles ; le virtuel y rêve la vie, l’imagination foisonnante rattrape la réalité et anticipe la science. Il y est question de technologies d’avant-gardes, de vision tridimensionnelle universelle, d’envoi dans l’espace des déchets à hauts risques, de création de clones bionumériques, de ultra-haute tension générant des vortex spatio-temporels… De la Bretagne au Cambodge, des hauteurs du Tibet à celles du Chili, on y suit les travaux – sous tutelle envieuse de dirigeants de multinationales cyniques – de deux chercheurs passionnés et visionnaires (l’un est spécialiste de la modélisation 3D, l’autre des arcanes de l’hyperespace) associant leur génie et leurs rêves pour ouvrir le champ de la conscience par-delà l’espace et le temps. Un récit précis qui se lit d’une traite, où réalisme et spiritualisme se mêlent fougueusement, sous-tendus par une quête sensuelle d’absolu. Aboutissement de cinq ans de travail, ce livre préalablement édité en 2009 vient d’être republié. « L’accomplissement des choses ne peut se faire sans amour, sans partage », écrit notre confrère dans ce livre. Il ne reste qu’à le lire et à l’aimer.
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