La SFAPV rend hommage au P r Monique Wyers - La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

ACTU

Auteur(s) : NICOLE GOVAERTS 

Réunie en assemblée générale le 15 novembre, la Société française d’anatomie pathologique vétérinaire (SFAPV) a rendu hommage à son ancienne présidente, Monique Wyers, et a fait le point notamment sur son séminaire annuel.

En préambule à l’assemblée générale (AG) du 15 novembre à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), Laurence Fiette, présidente actuelle de la Société française d'anatomie pathologique vétérinaire (SFAPV), a tenu à rendre hommage au Pr Monique Wyers, qui fut à la tête de l’association de 1999 à 2006, par l’observation d’une minute de silence. En effet, une troisième fois en peu de temps, le monde de l’anatomie pathologique française est endeuillé. Après le décès de ses anciens collègues d’Oniris, Yan Chérel en 2014 et Georges Plassiart en 2016, Monique Wyers nous a quittés le 25 septembre 2018.

Notre consœur (A 64) a commencé sa carrière au département d’histologie et anatomie pathologique d’Alfort où elle a été chef de travaux dès 1966. Première femme agrégée des écoles vétérinaires (1974), elle est devenue professeure à l’École nationale vétérinaire de Nantes, école nouvellement créée, en charge de la chaire d’enseignement d’histologie et anatomie pathologique, département qu’elle a contribué à développer de sa nomination (1980) à son départ en retraite (2006). Elle a été membre dès 1996 du conseil d’orientation et de formation de la spécialité anatomie pathologique vétérinaire en qualité d’enseignant-chercheur. Ses intérêts en recherche se sont portés sur la pathologie aviaire et musculaire (unité de recherche associée à l’Institut national de la recherche agronomique [Inra], système locomoteur de la dinde). Elle s’est montrée une enseignante exigeante pour les étudiants nantais du diplôme d’études spécialisées vétérinaires (DESV) d’anatomie pathologique vétérinaire, qu’elle avait elle-même contribué à créer, avec André-Laurent Parodi. Elle a aussi été un membre fondateur très actif de l’European College of Veterinary Pathologists (ECVP) et a été dans le même élan à l’initiative de la création à Oniris d’un enseignement spécifique destiné à la préparation de l’examen du Board européen en anatomie pathologique vétérinaire. Personnalité charismatique reconnue au niveau européen dans le milieu de la pathologie vétérinaire, elle ne ménageait pas sa peine pour motiver ses trainees, qu’ils soient étudiants résidents ou pathologistes chevronnés en activité, se souvient Pierre Maliver, président du Collège européen de pathologie vétérinaire (ECVP).

Impliquée dans la formation

Constituée en 1967, la SFAPV a pour but, comme le précisent ses statuts, de « développer les connaissances en anatomie pathologique et en physiopathologie des maladies animales, spontanées et expérimentales, d’encourager à la recherche en anatomie pathologique animale, de promouvoir les connaissances en anatomie pathologique animale par le développement d’actions de formation continue et l’organisation de réunions scientifiques, et d’encourager le rapprochement des pathologies humaine et animale ».

Concrètement, l’action de la SFAPV en faveur de la formation continue se matérialise par l’organisation d’un séminaire annuel, dont les thèmes les plus récents, tournés vers la pathologie spontanée des carnivores, ont été choisis afin de rendre ces rendez-vous accessibles aux cliniciens. Au cours du bilan moral de l’AG 2018 de la SFAPV, la présidente a rappelé que le séminaire 2017 s’était exceptionnellement déroulé en août, dans les locaux de l’université catholique de Lyon, simultanément au 3e congrès annuel conjoint de la Société européenne d’anatomie pathologique vétérinaire (ESVP), de l’ECPV et de la Société européenne de pathologie toxicologique (ESTP). Elle a tenu à souligner l’implication des oratrices, Verena Affolter et Kerstin Bergvall, dans le déroulement du séminaire, qui portait sur les dernières avancées en dermatopathologie non tumorale des carnivores. En novembre, dans l’auditoire Brion de l’école d’Alfort, le séminaire annuel a consisté en deux journées d’exposés théoriques et de lectures de lames autour des nouveautés de la pathologie du rein et des voies urinaires des carnivores. Les conférencières invitées ont été Rachel Lavoué, clinicienne urologue à Oniris, et Rachel Cianciolo, néphropathologiste de la Ohio State University.

En marge du séminaire de la SFAPV, les participants ont pu découvrir le nouveau bâtiment Guérin inauguré en 2016, qui abrite les locaux du Biopôle de l’École nationale vétériaire d’Alfort (photo ci-dessus). Y sont réalisées des activités d’analyse en biochimie, hématologie, bactériologie et virologie, cytologie et histopathologie, parasitologie et mycologie vétérinaires, ainsi que des activités de pharmacotechnie pour formulations médicamenteuses vétérinaires.