POINT DE VUE
DITES-NOUS TOUT
Auteur(s) : CHRISTOPHE ROY (COMMISSION APICULTURE DE LA SNGTV)
Vous suivez l’actualité ? Alors, vous avez sans aucun doute entendu parler d’abeilles et de leurs problèmes : un tiers des colonies d’abeilles domestiques meurent tous les ans en France, sans que l’on puisse à ce jour y apporter de solutions. Le vétérinaire est un acteur historique du sanitaire en apiculture ; la réglementation en la matière le plaçait déjà au cœur de la lutte contre les maladies contagieuses au début du xxe siècle. Malheureusement, la profession s’est lentement désintéressée de cette filière et le début des années 1980 a entériné cet état de fait en substituant au vétérinaire d’autres acteurs plus motivés (arrêté ministériel du 11 août 1980).
Aujourd’hui, la profession a la possibilité de s’impliquer de nouveau activement dans la santé des abeilles : des formations adaptées à tous les niveaux et à tous les objectifs sont accessibles, l’arsenal thérapeutique s’est développé, de nouveaux textes et outils réglementaires ouvrant la porte au vétérinaire sont nés des États généraux du sanitaire. Bien sûr, le travail n’abonde pas (encore), mais le jeu en vaut vraiment la chandelle pour ceux d’entre vous qui, curieux, veulent sortir des sentiers battus. Car la médecine apicole est riche et complexe. Elle est à la frontière du végétal et de l’animal, de la santé animale et de la santé humaine, au cœur des préoccupations environnementales actuelles et, en résumé, du One Health. Les vétérinaires des productions animales y trouveront leur compte : on y parle d’approche globale de l’élevage, de denrées animales, d’économie, de santé du cheptel et de relations humaines. Les vétérinaires d’animaux de compagnie y verront aussi un intérêt considérable tant ce nouvel abord scientifique est passionnant et original. Alors qu’attendez-vous ? Car malgré ces atouts, la profession n’est pas encore (assez) au rendez-vous : notre maillage de vétérinaires apicoles est à peine suffisant pour faire face à un éventuel défi sanitaire majeur qui affecterait brutalement le territoire national, contrairement aux autres espèces. L’État nous en fait régulièrement le reproche et cette fragilité apparente de notre réseau maintient une méfiance des autorités publiques vis-à-vis de notre capacité à être mobilisables. La carte des vétérinaires apiphiles, établie sur la base des vétérinaires formés et/ou mandatés, bien que non exhaustive, montre que la place ne manque pas pour les candidats : chères consœurs, chers confrères (tout particulièrement des régions Grand Est, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Sud-Ouest), pourquoi ne pas se lancer en apiculture et devenir un acteur contribuant à une meilleure santé des abeilles ?
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Pour se former :
- Formation Oniris/ENVA, diplôme interécole apiculture/pathologie apicole (possibilité de validation des acquis de l’expérience).
Contact : formation.continue@oniris-nantes.fr.
- Formations et téléformations SNGTV : b.a.-ba en apiculture, l’examen clinique, la gestion des mortalités, la pharmacie vétérinaire, le petit coléoptère, les loques, les nosémoses, le frelon asiatique, le parasite Varroa, l’euthanasie, etc. Contact : commission.apicole@sngtv.org.