Vet in Tech raconte la e-santé animale - La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018

NOUVELLES TECHNOLOGIES

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Le think tank vient de publier la seconde édition de son livre blanc sur la e-santé animale.

Le groupe de réflexion Vet in Tech1 est à l’initiative du livre blanc sur la e-santé animale, dont il propose aujourd’hui la seconde édition. Comme pour la première, ce travail vise d’abord à délivrer des informations aux vétérinaires sur les objets connectés et leurs apports dans la pratique quotidienne. Pour autant, cette année, les membres du groupe ont souhaité aller plus loin qu’un simple inventaire actualisé. « Les évolutions du livre blanc sont aussi liées à l’arrivée de nouveaux membres, explique Annick Valentin-Smith, vétérinaire et un des membres fondateurs du think tank. Ils posent la question de l’usage et du traitement de la data, qui sont au cœur de la problématique de la e-santé animale. » Ainsi, Raphaël Guatteo, enseignant-chercheur en médecine bovine à Oniris, se penche sur l’évaluation des performances des objets connectés en rurale, ainsi que sur leur potentielle innocuité. François Bagaïni, data scientist vétérinaire, présente notamment l’usage du deep learning en médecine, qui a récemment montré son efficacité en imagerie médicale. Comme le souligne le rapport, le déploiement de ces technologies à grande échelle impose de disposer d’outils fiables et utiles pour améliorer la santé des animaux. Alors, pourquoi ne pas disposer d’un process de validation des outils connectés, comme cela existe, par exemple, avec le marquage CE pour les dispositifs médicaux en médecine humaine ? « Le problème est qu’une procédure complexe et coûteuse similaire à ce qui est fait en humaine pourrait fermer l’accès au marché de la santé animale, souligne-t-elle. Pour nous, il serait plus pertinent que l’obtention d’un tel label ou qu’une certification 2 s’effectue à la mise sur le marché. »

Appréhender les changements du métier

« La e-santé animale va faire évoluer le métier de vétérinaire, mais elle ne le remplacera pas. Le praticien a des tâches, comme la lecture des radiographies, qui seront réalisées de façon performante par des outils d’analyse d’images reposant sur de l’intelligence artificielle, analyse Annick Valentin-Smith. Le business model de la profession évolue sans cesse, avec, par exemple, en canine, la généralisation de la prise de rendez-vous en ligne. » De plus, ces outils pourront fournir des informations précieuses pour aider au diagnostic, au choix d’un traitement personnalisé et au pronostic. Pour ce faire, « il va falloir rapidement que toutes ces données soient transférées directement sur les fichiers clients des logiciels vétérinaires. Pour cela, il faut que les fabricants acceptent que leurs données soient partagées, agrégées et traitées. Néanmoins, je pense que la santé animale dans son ensemble aurait tout intérêt à trouver un cadre qui favorise l’interopérabilité des systèmes. »

1 Annick Valentin-Smith, Grégory Santaner, Raphaël Guatteo, François Bagaïni, Cécile et Jean-Luc Chambrin. Thierry Poitte ne fait plus partie du groupe.

2 Visant la viabilité, la sécurité et la protection des données.