La France accueille les championnats du monde de chiens de traîneau et de ski-dog - La Semaine Vétérinaire n° 1793 du 13/01/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1793 du 13/01/2019

SPORT

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Dominique Grandjean, épaulé par une équipe de vétérinaires et huit étudiants d’Alfort, va veiller au bon déroulement de ces championnats du monde en Savoie, où concoureront environ 1 600 chiens.

C’est à un événement d’envergure exceptionnelle auquel le public est convié à Bessans : cette station savoyarde de montagne, également Mecque du biathlon et du ski de fond, se prépare à accueillir les 18es championnats du monde de sports de trait sur neige. À partir du 29 janvier (jour de la cérémonie d’ouverture), puis jusqu’au 2 février, s’y succéderont des courses par catégorie, sans interruption de 8 heures à 19 heures1.

Des chiens athlètes sous surveillance vétérinaire

Cette manifestation se déroulera sous l’œil attentif de Dominique Grandjean, organisateur de la course annuelle de la Lekkarod2 et professeur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA). Avec une équipe de vétérinaires bénévoles associée, placée sous la direction de Delphine Clero, maître de conférences en médecine sportive et de réhabilitation fonctionnelle à l’ENVA. En quoi consiste leur rôle ? « Nous louons un camping-car, afin qu’un minimum de trois vétérinaires demeure en permanence sur place, y compris de nuit, explique Dominique Grandjean. Les praticiens doivent en effet d’abord procéder au contrôle individuel de tous les chiens, avant la course. Il s’agit d’un examen standard rapide, afin notamment de ne pas autoriser des animaux porteurs d’infections ou présentant des risques de blessures ».

Il ne faut en effet que des animaux au top de leur forme, sachant que certains attelages vont débouler sur les pistes à des vitesses allant jusqu’à 36 km/h ! « Sur environ 1 600 chiens, nous devrions en écarter entre une dizaine et une vingtaine, pronostique Dominique Grandjean. Il faut aussi qu’ils respectent la législation sanitaire française ». Sans compter que des contrôles antidopages, sur les chiens et sur les hommes, ont lieu.

Un apprentissage passionnant

« Durant les championnats, autant qu’ils le peuvent, les vétérinaires passent leur temps à discuter avec les mushers, témoigne Dominique Grandjean. L’avantage du vétérinaire, c’est qu’il peut ainsi progressivement faire la synthèse de ce que vont lui dire de nombreux compétiteurs. Ce sont des discussions de passionné à passionné ». Qu’a-t-il, par exemple, personnellement appris sur le terrain ? « Puisque pratiquement tout ce qui est de l’ordre du médicament est interdit, on apprend à traiter les animaux différemment, grâce notamment à la phytothérapie et aux huiles essentielles ».

Les étudiants sollicités

Huit étudiants de l’ENVA participeront également à cette aventure, grâce à un budget alloué par la direction de l’établissement et par l’Association des anciens élèves et des amis de l’école d’Alfort. « Au départ, je voulais aussi faire participer des étudiants d’autres écoles vétérinaires, mais j’ai eu la désagréable surprise de voir qu’un tel sponsoring n’intéressait pas les laboratoires », regrette seulement Dominique Grandjean. Et de conclure : « Ce sont pourtant des championnats du monde exceptionnels, qui ne se sont encore jamais déroulés en France, et qui n’y reviendront sans doute pas avant 20 ans ». Une édition française à ne donc surtout pas manquer !

1Programme complet sur ifss2019.com.

2En savoir plus sur lekkarod.com. Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1661, du 12/2/2016, page 22.