SÉCURITÉ PUBLIQUE
ACTU
Auteur(s) : PIERRE DUFOUR
345 vétérinaires sont aussi sapeurs-pompiers. Aperçu des missions qui leur incombent, avec Dominique Grandjean, vétérinaire colonel à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
VetoAdom, société de vétérinaires à domicile, a invité, le 20 décembre, à Montrouge (Hauts-de-Seine), Dominique Grandjean, vétérinaire colonel à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris et professeur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), à témoigner sur la contention de l’animal difficile en visite à domicile. En préambule, il a présenté le panorama des vétérinaires pompiers. Ainsi, en France, 345 vétérinaires sont sapeurs-pompiers, volontaires, professionnels fonctionnaires territoriaux ou réservistes à activité militaire. En 2017, sur 53 000 interventions concernant des animaux, 3 000 ont nécessité des vétérinaires, majoritairement en région parisienne et sur la Côte d’Azur. Rien qu’en région parisienne, 500 vétérinaires ont été nécessaires pour 11 000 interventions l’année dernière. Le secteur parisien est divisé en groupements géographiques et s’étend aussi en profondeur, avec les catacombes, le métro, les anciennes carrières, ce qui en fait toute sa particularité et sa difficulté. « Vous seriez surpris de voir des scorpions dans les sous-sols parisiens », illustre notre confrère Dominique Granjean.
Les vétérinaires pompiers réservistes de Paris, dont il fait partie, ont différents rôles. En charge de la cynotechnie, ils contrôlent, par exemple, les compétences des chiens utilisés pour retrouver des survivants dans des décombres. La recherche de personnes égarées ou même noyées est également facilitée par ces animaux. « Si le courant n’est pas trop fort, le corps humain, en rentrant dans l’eau, laisse une tâche huileuse de sébum qui reste à la surface et que le chien peut sentir », illustre-t-il, avant d’ajouter : « Les capacités des chiens sont étonnantes, et les applications nombreuses, notamment pour la détection du cancer du côlon, actuellement en recherche au Liban, mais aussi le diagnostic de la maladie de Parkinson, presque cinq ans avant le diagnostic médical clas
sique, ou du cancer du sein.
» Les vétérinaires pompiers gèrent également les risques biologiques, les toxi-infections alimentaires massives ou le bioterrorisme. Ils sont aussi appelés lors de risques animaliers. « Nous travaillons dans un contexte de santé et de sécurité publique », souligne notre confrère. Ils viennent au secours d’animaux blessés sur la voie publique pouvant représenter un danger, ils préviennent les risques liés aux animaux dangereux. Lors de sa carrière, notre confrère a été confronté à de nombreuses espèces : fauves (serval, lion), singes (dont le chimpanzé de Bambou, dernière compagne de Serge Gainsbourg), araignées, fourmis invasives importées, oiseaux, sangliers, chevreuils, rat, fouine, mangouste, hippopotames, éléphant, etc.
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