Deux consœurs lancent un appel contre les abandons de cochons d’Inde dans la nature - La Semaine Vétérinaire n° 1798 du 16/02/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1798 du 16/02/2019

BELGIQUE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA  

L’abandon de rongeurs et de lapins domestiques dans la nature serait un phénomène de plus en plus fréquent.

Àquelques jours d’intervalles, durant la deuxième semaine de février, des promeneurs ont trouvé des jeunes cochons d’Inde dans une forêt de la commune flamande de Vosselaar, dans la province d’Anvers, en Belgique. L’un d’entre eux, une femelle gestante, gisait morte dans une flaque et son compagnon d’infortune tournait désespérément autour d’elle. Les animaux ont été conduits à la clinique de Kathleen Lanslots. Quelques jours plus tard, c’est une femelle d’à peine 6 mois, malnutrie, déshydratée et elle aussi gestante qui a été découverte. Les deux cobayes sont actuellement soignés à Marumoto, un refuge pour nouveaux animaux de compagnie (NAC) dans lequel officie Eva Stoffels et qui compte plus de 200 cochons d’Inde.

Méconnaissance des propriétaires et pratiques d’élevage douteuses

L’abandon de rongeurs et de lapins domestiques dans la nature est, hélas, un phénomène de plus en plus fréquent, selon ces deux consœurs. Elles se sont exprimées dans les médias pour dénoncer cette pratique et sensibiliser les propriétaires et les futurs acquéreurs. « Arrêtez, les animaux ne survivront pas ! », a lancé Kathleen Lanslots. Elle a ainsi expliqué : « Ces animaux restent généralement sur place car ils ne savent pas quoi faire. Ils sont donc une proie facile pour les prédateurs ou meurent tout simplement de faim… Beaucoup de gens veulent se donner bonne conscience en les laissant partir, mais ce n’est pas la bonne méthode. Le mieux est de les amener dans un refuge s’il n’est pas possible de les garder, et surtout de bien réfléchir avant d’acheter un cobaye. » Pour Eva Stoffels, ce type de comportement n’est pas uniquement imputable à des propriétaires privés. Il concerne également des éleveurs. Selon la vétérinaire, « c’est un phénomène très triste. Des gens élèvent des cobayes dans une grange ou dans un garage, souvent dans des conditions épouvantables. Si les animaux sont trop petits ou trop nombreux, ils sont simplement jetés. Ce sont des pratiques qui ne peuvent pas vraiment être contrôlées ».