Que faites-vous pour la sécurité dans votre clinique ? - La Semaine Vétérinaire n° 1798 du 16/02/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1798 du 16/02/2019

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@... VOUS !

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL 

CHAQUE SOIR, NOUS CACHONS LES ORDINATEURS VISIBLES DE LA RUE

Je ne sais pas si c’est une priorité, mais c’est une question qui va de soi quand on crée une deuxième clinique en périphérie de la métropole nantaise. Dans la première, à Orvault (Loire-Atlantique), nous avons subi plusieurs tentatives de cambriolages. Ce qui les intéressait, c’était nos ordinateurs. Je me suis aperçu que nous étions un peu “légers” sur les verrous, alors j’ai fait poser des barres entravant la porte d’accès sur l’arrière. Depuis, tous les soirs, les ordinateurs sont systématiquement rangés dans des placards. Cette pratique est d’autant plus privilégiée dans la deuxième clinique, récemment ouverte à Rezé, qui dispose de larges baies vitrées. Chez nous, il n’y a ni kétamine, ni morphine mais des dérivés morphiniques qui, de toute façon, sont enfermés à clé dans une armoire spécifique. Pour l’instant, nous n’avons jamais eu de problème. En cas de braquage, le personnel a la consigne de donner l’argent. En ce qui concerne la violence verbale, nous sommes peu concernés. Nous avons une clientèle féline, plutôt féminine et tranquille. En revanche, on sait que le chat est une espèce qui présente des risques pour le vétérinaire ou l’ASV. Alors, nous avons mis en œuvre des protocoles pour l’accueil et le transport afin de diminuer son stress. Enfin, pour éviter toute sortie impromptue, un sas équipe les portes d’entrée des cliniques.

Cyril Berg

CE N’EST PAS UNE ANGOISSE

Chez nous, ce n’est pas une angoisse. En étant ouverts 24 h/24, c’est une problématique que nous avons évidemment prise en compte. Le site est clos par des barrières. Tous les accès “pros” sont badgés, comme la pharmacie, accessible seulement par le personnel accrédité. Tout ce qui est stupéfiant est enfermé dans un coffre-fort, dans une pharmacie fermée à clé et non identifiée. Le principal problème, c’est la circulation des gens. Ils sont cantonnés dans une salle d’attente où il n’y a rien à voler. Pour la vente directe, qui est accessoire chez nous, chaque paquet de croquettes est équipé d’une puce et l’entrée dispose d’un portique avec un détecteur. Pour le personnel de garde, l’accès est fermé par une barrière. Ils doivent s’identifier avant de rentrer dans un sas. L’entrée, la salle d’attente et la pharmacie sont placés sous vidéosurveillance. Ce qui nous a permis de voir des tentatives d’exactions. Ce que l’on craint le plus, ce sont des clients difficiles qui deviennent agressifs. L’ensemble du personnel a été formé à la sécurité incendie et au secourisme par une entreprise privée fondée par un ancien pompier. Le directeur du centre hospitalier vétérinaire a les compétences pour gérer les clients difficiles et briefe les équipes en ce sens.

Pascal Prélaud

UNE VIGILANCE TRÈS CLASSIQUE

Nous sommes situés au sein de quartiers résidentiels et dans une commune de 600 habitants de l’agglomération messine, où circulent des flux de 8 000 à 10 000 personnes par jour. à deux ou trois reprises, nous avons eu des tentatives de cambriolage par opportunité. Comparé aux résidences d'habitation écumées par des réseaux du Caucase, nous sommes plutôt épargnés. Du fait de notre situation en front de rue, il y a du passage, et c’est sans doute ce qui nous préserve. Par prudence, j’ai installé une alarme avec un digicode, une serrure cinq points pour l’accès arrière, fermé même pendant les heures d'ouverture. à l’avant, la porte est équipée d’une gâche électrique pour nous permettre de vérifier qui veut entrer. La sécurité est une problématique de base mais cela ne nous inquiète pas plus que cela. J’ai précédemment exercé à Cambrai où le vol de caisses était une vraie difficulté. Ici, c’est plutôt la taille et la configuration de la clinique qui sont contraignantes. Nous disposons de 300 m² répartis sur deux niveaux. Situé au rez-de-chaussée, l’appareil d’hydrothérapie est bruyant et peut nous empêcher d’entendre qui entre dans la clinique, qui repart avec trois sacs de croquettes lorsqu’on fait une chirurgie à l’étage. On le sait, alors on fait attention. Pour les stupéfiants, tout est sécurisé. Nous devons faire une entière confiance à nos collaborateurs qui sont également impliqués et vigilants.


Luc Valduga